Grève des hospitaliers : les revendications sont légion

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L’ISNI apporte son soutien au mouvement

Grève des hospitaliers : les revendications sont légion

L’Intersyndicale Avenir Hospitalier a déposé mercredi dernier un préavis de grève pour la journée de demain. L’InterSyndicat National des Internes (ISNI) a annoncé ce matin apporter son soutien au mouvement hospitalier. What’s up Doc passe en revue leurs revendications.

« Les contraintes budgétaires qui pèsent sur les établissements publics de santé entravent les recrutements et l’attractivité des carrières hospitalières des personnels médicaux et non-médicaux, et pèsent sur la qualité des soins », explique le Dr Max-André Doppia, président d’Avenir Hospitalier, dans son préavis de grève adressé à la ministre de la Santé.

Le médecin, qui exerce au pôle anesthésie-réanimation du SAMU-SMUR à Caen, veut pousser les hospitaliers à se joindre ce mardi au mouvement de grève. Parmi les revendications, le dégel du point d’indice dans la Fonction publique. Son gel « bloque aussi l’évolution de nos traitements », estime le syndicaliste. Ce PH s’inquiète également du relèvement du taux de la contribution sociale généralisée (CSG) de 1,7% : « Les PH ne bénéficieront d’aucune compensation », regrette-t-il. 

Au programme : jour de carence et cotisations IRCANTEC

L’Intersyndicale se révolte aussi contre le rétablissement du jour de carence. « À chaque arrêt de travail, votre indemnisation débutera le 2ème jour. Soit une perte de 1/30ème du salaire », selon un document diffusé par le Syndicat National des Praticiens Hospitaliers anesthésistes-réanimateurs élargi (SNPHARe), membre d’Avenir Hospitalier.

Dans le détail, ces praticiens hospitaliers se plaignent également de la gestion de leurs congés : « Les cotisations IRCANTEC (caisse de retraite complémentaire des PH), y compris la part employeur, ne sont plus perçues sur le paiement des jours épargnés sur le compte épargne-temps, pénalisant les collègues qui ne peuvent pas prendre tous leurs congés ». Selon le SNPHARe, cela pénalise l’organisation de l’hôpital, qui bénéficie de ces jours travaillés.

Chute du pouvoir d’achat des jeunes PH

Enfin, l’ISNI, dans un communiqué diffusé ce matin, apporte son soutien au mouvement « dans un contexte de tension à l’hôpital ». Pour les internes, « le personnel hospitalier va mal, le coeur même de l’hôpital est malade », citant en exemple le documentaire diffusé la semaine dernière sur Arte. L’ISNI reprend à son compte les arguments d’Avenir Hospitalier, notamment la chute du pouvoir d’achat des jeunes PH. En 1984, un praticien échelon 1 gagnait jusqu’à quatre fois le SMIC, contre seulement 2,8 aujourd’hui, explique en effet le SNPHARe.

L’Intersyndicale des praticiens hospitaliers appelant à la grève demande donc l’ouverture de négociations. « Il va falloir redresser la barre », conclut l’ISNI, qui réclame une réaction du gouvernement « pour soigner cette institution qu’est l’hôpital public ». La mobilisation des praticiens sera-t-elle à la hauteur de leurs attentes ? Réponse demain.

Source:

Thomas Moysan

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