Grand plan d’investissement : l’hôpital se partage le gâteau

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Les libéraux doivent se contenter des miettes

Grand plan d’investissement : l’hôpital se partage le gâteau

Le grand plan d’investissement 2018-2022 dévoilé lundi 25 septembre par Edouard Philippe (57,1 Mds d'euros sur cinq ans, dont 4,9 Mds au seul secteur de la Santé) a déclenché la colère des libéraux. A juste titre ?! 

« Le Gouvernement semble emboîter les pas de ses prédécesseurs en appliquant les vieilles recettes consistant à déverser toujours plus de moyens aux hôpitaux », déplore le Syndicat des Médecins Libéraux (SML) ; « des miettes pour la médecine libérale » commente la Confédération des Syndicats Médicaux Français (CSMF) ; l'Union Française pour une Médecine Libre (UFML) attribue de son côté une note de 6/20 au plan « pour ne pas miser sur la seule vraie richesse de notre système de santé : l’homme soignant ».

Et pour cause : les 2/3 (3 Mds d'euros) du budget santé sont alloués à la modernisation et au renouvellement des équipements techniques et immobiliers hospitaliers, 1 Md d'euros à « la transformation numérique des établissements de santé pour rapprocher les hôpitaux de leurs patients » et le reste du budget se partage entre différents volets : 400M€ aux maisons de santé, 50M€ à la télémédecine, 500M€ à la recherche médicale, 300M€ à la cohésion sociale (notamment pour développer le portail numérique des droits sociaux dit PNDS)... 

Vers un modèle unique :  les centres de santé

Au-delà de l’habituelle querelle sur les inégalités ville/hôpital, ce sont les orientations stratégiques du plan qui sont pointées du doigt et résumées ainsi par le CSMF : « faire des maisons de santé pluriprofessionnelles le modèle unique d’organisation de la médecine libérale, et développer les centres de santé pour des médecins salariés ». Les 400M€ prévus pour les maisons de santé (dont 300 de la Caisse des dépôts et consignations) sont destinés à doubler leur volume, soit 1 300 structures. Rien n’est dit en revanche sur le redéploiement des tâches, la libération du temps médical, les tarifications, la formation...

Seul un vague programme d'e-parcours (130M€) est prévu pour « assurer une prise en charge mieux coordonnée du patient ». Un modèle unique « caricatural », selon le SML, qui agace particulièrement l’UMFL : celui-ci rappelle que les centres de santé « inattractifs » s’écroulent faute d’équilibrer leurs comptes « du fait de la faiblesse des tarifs médicaux ». Certaines annonces demain du budget du PLFSS (1) calmeront-elles la ire des libéraux ? Rien n’est moins sûr...

(1) Projet de loi de financement de la sécurité sociale

Source:

Isabelle Guardiola

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