Grand coeur malade

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Grand coeur malade

Loïc, ancien pilote de rallye, vient de perdre son fils, tué dans un accident de la route. En pleine dépression, il n'a plus qu'un souhait : connaître la personne qui a bénéficié du coeur de son fils. Grâce à un ami chirurgien plus à cheval sur l'amitié que sur l'éthique, ce souhait va être réalisé... Un film qui a du coeur mais qui s'essouffle.

Gérard Jugnot devient peu à peu le papy de la comédie à la française. On peut se réjouir qu'il applique des recettes toujours bonnes bien qu'un peu éculées comme regretter sa tendance au radotage ou son arthrose quand il s'agit de tenir la caméra. Cette fois-ci, il a décidé de la poser dans une magnifique région, la Bretagne. Mais il est probablement resté attablé trop longtemps dans les nombreux restaurants et crêperies du coin, tant le déroulement du film est poussif et de plus en plus ralenti, comme après la dégustation d'un bon digestif.

L'idée de comédie est tellement bonne qu'elle en étouffe le film. C'est sur celle-ci qu'il repose, sans jamais vraiment décoller. Ce père coupable d'avoir trop aimé la vitesse va retrouver chez le receveur du coeur de son fils une problématique similaire, et bien entendu pouvoir la résoudre. Pourquoi pas ? On sent que Jugnot a du mal à se confronter au deuil de son personnage, à évoquer et faire vivre le fils disparu. C'est un peu gênant quand un film parle avant tout de transmission. Ce coeur qui passe d'un jeune homme à l'autre reste finalement inconnu...

Plus gênante est l'idée que connaître le(s) destinataire(s) des organes de son enfant disparu aurait des effets bénéfiques. Car en choisissant d'aider spécifiquement le jeune qui a reçu le coeur de son fils sur ce seul critère, il l'inscrit dans une histoire qui n'est pas la sienne et le prive, en quelque sorte, de la possibilité de s'affranchir du lien qui l'unit à ce greffon. On imagine sans peine quelles pourraient être les conséquences inverses à ce conte de fées...

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