Faire une pause : un chemin de croix pour les médecins

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Déjeuner n’est pas une honte

Faire une pause : un chemin de croix pour les médecins

La semaine dernière What’s up Doc vous interrogeait sur votre temps de travail. Nos conclusions sont sans appel : prenez le temps de respirer !

Suite à la sortie de notre dernier numéro consacré au temps de travail, la rédac’ vous a interrogés sur votre emploi du temps. Comme nous l’attendions : vos journées sont chargées ! Au point presque de ne plus manger…

Premier constat : les pauses (lorsqu’elles sont prises) le sont davantage pour les besoins primaires. Ainsi, 90 % s’accordent une pause pour déjeuner et 76 % prennent des pauses pour aller aux toilettes. Comment expliquer que ces chiffres n’atteignent pas les 100 % ?

« Ces chiffres sont logiques et ne m’étonnent pas du tout », commente Baptiste Beaulieu, généraliste et écrivain, contacté par What's up Doc. « Je me souviens d’un remplacement où j’avais été hyper étonné de voir un médecin prendre une pause-café, journal à la main, devant ses patients, malgré une salle d’attente bondée. Pourtant, c’est lui qui avait raison ». Surtout que les patients sont plus compatissants que l’on pourrait croire. « Les patients ne lui en tenaient pas rigueur. Je n’ai jamais vu ça de ma formation. »

Selon ce généraliste installé dans le Sud, un simple écriteau en salle d’attente précisant que le praticien a besoin d’une pause pour mieux soigner suffirait à calmer les plus impatients. « Je suis persuadé qu’être honnête sur ses besoins aide les patients à se confier car ils n’ont pas l’impression d’avoir une machine face à eux », estime l’auteur.

Ni café, ni Facebook

Un message difficile à faire passer chez des professionnels qui envisagent le métier comme un sacerdoce. Autre exemple, quand il s’agit de se divertir, les médecins bottent encore en touche, selon notre sondage. Ils sont moins de la moitié à : s’offrir des pauses-café (41%), passer du temps sur les réseaux sociaux, suivre l’actu' (35 %). Par ailleurs, 22 % de nos sondés admettent sauter l’heure du repas de temps en temps. Heureusement, les moments de discussion et d’échange avec les collègues et confrères résistent légèrement (64 %).

Sur ce dernier point, Baptise Beaulieu note une différence entre l'hôpital et le cabinet. « Dans un établissement de santé, les médecins peuvent compter sur leur équipe pour décompresser, contrairement au libéral qui est seul ».

Quant à la fin de la journée, elle n’a pas la même signification selon les services. Pour une petite majorité (56 %), la fin des tâches quotidiennes sonne le départ, quitte à fermer la boutique soi-même. Enfin, un tiers des répondants indique arrêter de travailler au moment où la permanence des soins commence. Une minorité (3 %) seulement reconnaît se faire régulièrement virer par le vigile à la fermeture de la structure. Ouf, on est rassuré... 

 

 

 

Source:

Im`ene Hamchiche

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