Face au cancer du foie, la survie dépend aussi du niveau social

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En France, les malades du cancer du foie de milieux défavorisés ont moins accès aux soins et un risque de décès plus élevé que ceux plus favorisés, montre une étude, selon laquelle une prise en charge dans des centres spécialisés permettrait de sauver 800 vies par an.

Face au cancer du foie, la survie dépend aussi du niveau social

© Midjourney x What's up Doc

 

Parue le 5 septembre dans la revue spécialisée JHEP Reports, l'étude coordonnée par le Dr Stylianos Tzedakis et le Pr Vincent Mallet, a associé l'hôpital Cochin-Port-Royal AP-HP, qui en fait état lundi, à l'université Paris Cité, au Centre Inria de Paris et à l'Inserm.

Les travaux montrent qu'en France des écarts dus à des inégalités sociales persistent, tant dans l'accès aux traitements curatifs (chirurgie, transplantation, ablation) que dans la survie des personnes atteintes d'un cancer du foie « primitif », qui prend naissance directement dans le foie et non dans un autre organe.

Centraliser pour réduire les inégalités

Les chercheurs ont analysé des données relatives à 62 351 patients adultes atteints de cette maladie entre 2017 et 2021 - troisième cause de décès par cancer dans le monde - dont environ la moitié issus de milieux défavorisés, selon quatre critères (chômage, travail manuel, niveau d'éducation, revenus).

Selon l'étude, ces patients ont eu moins souvent accès à des traitements curatifs et présenté un risque de décès plus élevé, quelle que soit la distance entre leur domicile et le centre de soins ainsi que la densité médicale de leur région.

En revanche, lorsque ces patients socialement défavorisés ont été pris en charge dans des hôpitaux de référence, leurs chances d'accéder à un traitement curatif se sont révélées comparables à celles des patients favorisés, comme leur risque de mortalité.

Centraliser la prise en charge dans des centres experts spécialisés permettrait d'augmenter de 25% l'accès aux traitements efficaces pour les patients défavorisés et de réduire les inégalités, plaident les auteurs de l'étude.

Cela permettrait de sauver un peu plus de 800 vies par an, ont calculé les auteurs, qui appellent à une politique de santé publique plus ambitieuse pour réduire les inégalités sociales d'accès aux soins.

Ils jugent aussi urgent d'accentuer les mesures de prévention (lutte contre l'alcool, vaccination contre l'hépatite B, prise en charge des maladies métaboliques), à mieux informer le grand public et à davantage former les professionnels sur ces cancers.

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/les-deces-dus-au-cancer-du-foie-vont-plus-que-doubler-dici-2040

En l'absence de mesures de prévention, le nombre de nouveaux cas de cancer du foie pourrait presque doubler d'ici à 2050, selon un récent rapport de la Commission du Lancet sur le carcinome hépatocellulaire (CHC).

Avec AFP

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