Du désinfectant connecté pour débusquer les mains sales

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Si seulement Sartre y avait pensé

Du désinfectant connecté pour débusquer les mains sales

MediHandTrace, petite startup toulonnaise, est venue il y a quelques semaines présenter ses systèmes de suivi d’hygiène des mains pour les soignants à l’Université d’été de la e-santé à Castres. Le but ? Diminuer le taux de maladies nosocomiales dans les services grâce à des distributeurs de désinfectant connectés.

Dans un service hospitalier, il n’est pas rare que le stress rende étourdi. Et le premier réflexe qu’on oublie, c’est souvent la désinfection des mains. C’est dommage, le manuportage est LA voie de transmission de germes à l’origine des maladies nosocomiales. Pour palier cet épineux problème d’hygiène, la société MediHandTrace propose deux solutions de traçage connecté pour la désinfection des mains via notamment les distributeurs de Solution hydro-alcoolique (SHA). Un système qui devrait reléguer la question « Est-ce que tu t’es lavé les mains ? » à la cuisine de papa-maman.  

Pucé, tracé, emballé c’est pesé ! 

La première solution, SHAview, est un petit dispositif électronique que l’on fixe aux différents distributeurs de SHA. « Il détecte à la fois les changements de flacons et le nombre de pressions pour obtenir de la solution », explique Francine Lanceleur, « general manager » de MediHandTrace. Un suivi non personnel qui permet d’obtenir une vue d’ensemble de l’hygiène des mains des soignants au sein d’un service ou d’une chambre en particulier. 

Une seconde solution, plus sophistiquée, est également disponible. Elle nécessite la mise en place de dispositifs dans les distributeurs de SHA, mais également de puces dans les chaussures des soignants. Une antenne de détection placée au sol dans les chambres des patients permet de suivre individuellement déplacements et désinfection des mains. 

Diminuer le biais humain

« Ce dispositif fournit des données objectives, ce que l’on n’a pas toujours avec un audit classique », précise Francine Lanceleur. « Habituellement, ce sont des observateurs qui passent une journée à vérifier les habitudes des soignants », constate-t-elle. Plus attentifs à leur comportement, ils faussent donc involontairement les résultats obtenus à l’issue de l’audit qui ne reflète pas la réalité du terrain. En utilisant le système de MedicHandTrace pendant un mois, au lieu d’une journée, les résultats pourraient être plus précis et plus proches du réel. « Tout est envoyé sur nos serveurs qui mettent les données à disposition pour les analyser, c’est du factuel », ajoute l'entrepreneuse. 

« Nous accompagnons aussi les services dans la formation résultant de l’audit que nous effectuons, et dans le suivi post-audit », précise Francine Lanceleur. Et si après tous ces efforts, les soignants persistent dans leurs mauvaises habitudes, MediHandTrace passe au niveau supérieur. « Si après formation nous constatons qu’il n’y a pas de changements, il est possible d’activer les alarmes à différents niveaux », indique -elle. Les systèmes d’alertes peuvent être visuels et/ou sonores. Du bip lumineux discret aux sirènes de pompiers aveuglantes, il est possible de rappeler gentiment ou un peu plus fermement que dans un établissement de santé, on ne plaisante pas avec l’hygiène. 

Le système en est encore à ses débuts, mais la startup affirme que l’hôpital Nord de Marseille l’a déjà adopté pour plusieurs services. Par ailleurs quelques établissements étrangers, dont un Suédois et un Allemand auraient eux aussi testé les dispositifs.

Source:

Johana Hallmann

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