Djantoli : la e-santé n’est pas réservée aux geeks des pays riches

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En Afrique aussi, les soins peuvent être connectés

Djantoli : la e-santé n’est pas réservée aux geeks des pays riches

Avec l’association Djantoli, la surveillance de la santé de 2 500 enfants maliens et burkinabés se fait actuellement via une appli pour smartphone. Une innovation qui permet de favoriser le recours aux soins.

 

L’association Djantoli, au départ, c’est un constat à la fois triste et simple : beaucoup de décès de jeunes enfants en Afrique sont dus à des maladies faciles à traiter localement. « Le problème, ce n’est pas l’absence de structures de soins, mais l’absence de recours adéquat aux structures par les familles », résume Anne Roos-Weil, directrice générale de l’ONG.

Comment détecter les maladies plus tôt, et comment faire en sorte que les enfants soient effectivement pris en charge ? C’est toute la problématique de Djantoli, qui travaille sur quatre sites au Mali et au Burkina-Faso. Dans ces pays qui font partie des plus pauvres du monde, cette association a misé sur une ressource inattendue : la technologie.

« Une sorte de PMI mobile »

Le système qu’elle a mis en place repose sur un réseau d’agents itinérants. Il s’agit principalement de femmes qui, munies d’un pèse-bébé et d’un smartphone, rendent régulièrement visite aux familles. Elles pèsent les enfants, vérifient certains symptômes simples tels que le périmètre brachial ou le nombre de selles. « C’est une sorte de PMI mobile », explique Anne.

L’agent saisit les données dans le téléphone grâce à une appli simple, et les transmet au centre de santé. Le médecin ou l’infirmier peut les analyser, et convoquer rapidement les cas à risque qu’il a besoin de voir. « Cela ne prend que 10 minutes par jour », promet Anne. « On peut rapidement voir s’il y a eu une chute de poids, ou si des symptômes inquiétants ont été cochés par l’agent ».

6 000 enfants ont bénéficié du service depuis sa création en 2010, et 200 000 visites à domicile ont été enregistrées. Djantoli compte aujourd’hui environ 2 500 abonnés actifs. Et comme l’argent est souvent une barrière à l’accès aux soins, la surveillance par les agents de Djantoli se double d’une micro-assurance de santé.

Campagne de financement participatif

Soucieux de la pérennité financière de ses activités, Djantoli a décidé de faire payer ses services. L’abonnement coûte 500 FCFA (0,8 €) par mois. « Cela couvre environ 25% du financement global du projet », indique Anne. Le reste des fonds provient de partenariats locaux et internationaux.

Et aujourd’hui, l’objectif de Djantoli est bien entendu de se développer. « Nous voulons continuer à opérer, et nous étendre dans d’autres zones », explique la directrice. Pour cela, l’association a besoin de partenariats… et de moyens. D’ailleurs, elle mène jusqu’à la fin du mois une campagne de financement participatif. Pour ceux qui veulent en savoir plus et éventuellement contribuer, ça se passe par  !

Source:

Adrien Renaud

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