Des médecins partent en guerre contre le glyphosate

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Et ce ne sont pas ceux que vous croyez

Des médecins partent en guerre contre le glyphosate

Aujourd'hui, la Commission européenne doit décider si elle veut continuer à autoriser le glyphosate, célèbre herbicide suspecté d’être cancérigène. Un acteur inattendu vient prendre position sur la question : l’Union Régionale des Professionnels de Santé (URPS) « médecins libéraux » de Nouvelle-Aquitaine. Son secrétaire général adjoint, le Dr Jean-Luc Delabant, nous explique pourquoi.

What’s up Doc. Comment votre URPS en est-elle venue à appeler la France à voter contre le renouvellement de la licence du glyphosate ?

Jean-Luc Delabant. La santé environnementale fait partie des missions des URPS. Nous nous y intéressons tout particulièrement, c’est pourquoi nous avons depuis toujours une commission dédiée à ce sujet. C’est cette commission, dans laquelle se retrouvent une douzaine d’élus, qui a pris cette décision.

WUD. Pourquoi ce tropisme environnemental de la Nouvelle-Aquitaine ? Est-ce lié aux pollutions dues à la viticulture ?

JLD. En partie seulement. Il y a aussi des problèmes liés à d’autres cultures. Nous travaillons par exemple en partenariat avec une association qui s’appelle « Alerte médecins pesticides », plutôt basée dans le Limousin, qui connaît des difficultés liées à la culture de la pomme.

WUD. Est-ce vraiment le rôle du représentant régional des libéraux de lancer ce genre d’alerte ?

JLD. L’Observatoire régional de la santé a clairement montré que le généraliste était l’interlocuteur privilégié des citoyens sur la santé environnementale. Nous pensons qu’il faut que les médecins de terrain soient mieux informés sur cette problématique pour mieux y répondre.

WUD. N’y a-t-il pas des avis controversés sur le sujet ?

JLD. Sur le glyphosate, il y a une position incontournable et incontestée : celle du Circ (Centre international de recherche sur le cancer, lié à l’OMS, qui a classé le glyphosate comme « cancérigène probable », ndlr). Mais nous en profitons aussi pour parler des perturbateurs endocriniens supposés. Bien que sur ce sujet, le consensus scientifique soit moins établi, nous pensons qu’il n’y a pas de raison que le principe de précaution ne s’applique pas à ces produits : il s’applique partout en médecine !

WUD. Pourquoi appeler la France à se prononcer contre le renouvellement de la licence du glyphosate ? Nicolas Hulot n’a-t-il pas déjà annoncé qu’il voterait dans ce sens ?

JLD. Nous voulons encourager le Gouvernement à ne pas changer d’avis. Ça c’est déjà vu !

Source:

Adrien Renaud

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