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L'Indonésie avait enregistré en 2022 un pic de décès d'enfants ou de lésions graves liées à ce sirop non conforme.
Plus d'une dizaine de familles de victimes ont poursuivi le ministère de la Santé et les entreprises accusées de fournir ce produit frelaté, exigeant près de 200 000 dollars de compensations pour chaque décès et 150 000 dollars pour chaque victime atteinte de séquelles liées à l'ingestion de ce sirop.
Mais dans une décision rendue jeudi soir, le tribunal du district central de Jakarta a ordonné aux entreprises incriminées de payer des compensations nettement inférieures, soit 3 200 dollars pour chaque décès et 3 800 dollars pour chaque victime souffrant de séquelles.
« La perte d'un enfant ne peut pas être compensée par de l'argent »
"Ce jugement est attristant. L'indemnisation est tellement en deçà" des compensations réclamées par les parties civiles, a déploré à l'issue du procès, Nedy Amardianto, qui a perdu sa fille Aisha, âgée de 10 mois, à la suite d'une grave lésion rénale. "La perte d'un enfant ne peut pas être compensée par de l'argent, a-t-elle ajouté. Mais nous espérions que le juge prendrait notre parti".
Un père de victime et un avocat représentant les familles ont par ailleurs regretté que dans sa décision, le tribunal ne se soit pas prononcé sur les responsabilités éventuelles du ministère de la Santé et de l'organisme de réglementation des médicaments du pays, tous deux mis en accusation dans ce procès.
"C'est profondément décevant pour les familles des victimes. Ce que nous exigeons, c'est que le ministère de la Santé et l'Agence de contrôle des produits alimentaires et pharmaceutiques rendent des comptes", a déclaré l'avocat Siti Habiba.
Une porte-parole du ministère de la Santé a toutefois déclaré à l'issue du procès qu'il devait revoir la décision.
Contacté par l'AFP, le régulateur pharmaceutique, lui, n'a pas souhaité réagir.
Le père et l'avocat ont nommé les entreprises sanctionnées, un fournisseur, CV Samudera Chemical et le producteur du sirop frelaté, Afi Farma. Le premier a fourni au second de l'éthylène glycol, un composé utilisé dans des produits industriels comme des antigels.
Le directeur général d'Afi Farma et trois employés avaient été condamnés à des peines de prison l'an dernier pour ne pas avoir correctement testé leurs produits.
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