Contre les assistants médicaux, les infirmiers continuent le combat au Sénat

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Toujours méfiant envers l’arrivée des assistants médicaux, l’Ordre national des infirmiers fourbit ses armes avant l’examen du projet de loi relatif à l'organisation et à la transformation du système de santé par les Sénateurs. Ses amendements ont été retenus par la commission des affaires sociales.

Contre les assistants médicaux, les infirmiers continuent le combat au Sénat

Les assistants médicaux, oui, mais pas trop. C’est en substance le mot d’ordre que soutient la profession infirmière face à l’arrivée prochaine de ces nouveaux auxiliaires du médecin. Six des amendements portés par l’Ordre et soumis par le sénateur Alain Milon (LR) ont été acceptés par la commission des affaires sociales et seront discutés la semaine prochaine en séance publique.

L’un porte sur la suppression de l’inscription des assistants médicaux dans l’article 19 de la loi (qui concerne les exceptions à l’exercice illégal de la médecine). L’Ordre s’inquiétait déjà, lors de l’examen du projet à l’Assemblée nationale, que ces nouveaux professionnels se voient confier des fonctions soignantes.

L’autre amendement concerne la suppression d’un alinéa de l’article 19 quater permettant de « prévoir les conditions d'emploi et de rémunération par la structure de professionnels participant à ses missions ainsi que des personnels intervenant auprès de médecins pour les assister dans leur pratique quotidienne ». « Les assistants médicaux n’ont aucunement vocation à exercer dans des structures de soins coordonnés aux côtés d’autres professionnels de santé et encore moins à être financés par ces structures donc par l’ensemble des professionnels qui les composent », expliquait déjà l’Ordre en février dernier dans un communiqué.

Dans l'attente de la conclusion des négociations conventionnelles

Et dans les deux cas, les élus infirmiers argumentent également sur la nécessité de ne pas anticiper sur les négociations conventionnelles toujours en cours avec l’assurance maladie concernant la mise en place de cette nouvelle fonction.

« L’Ordre est satisfait que certains sénateurs soient sensibles à notre argumentation, explique Adrien de Casabianca, chargé de communication de l’institution. » Depuis l’annonce de la création des assistants médicaux, la profession infirmière n’a cessé de manifester son inquiétude par rapport à ce nouvel acteur, parfois vu comme « la porte ouverte à de prochains glissements de tâches ». Lors du passage de la loi devant l’Assemblée nationale en mars dernier, l’Ordre avait déjà porté quatre amendements, celui concernant les assistants médicaux n’avait pas été adopté. Et les syndicats libéraux sont intervenus auprès de l'assurance maladie et des médecins pour tenter de limiter strictement la définition de cette nouvelle fonction.

Rappelons que, pour le gouvernement, l’objectif est de créer 4000 postes d’ici 2022.

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