Chasse internationale aux médecins : les Français peu convoités

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Chasse internationale aux médecins : les Français peu convoités

Dans les foires internationales au recrutement médical, les candidats français sont plutôt rares. D’après les chasseurs de têtes internationaux, la raison en est  simple : que ce soit pour des raisons économiques ou culturelles, la France n’est pas un pays que les médecins ont envie de quitter.

 

Le Dr Grezegorz Chodkowski est un chasseur. Ou plutôt, un organisateur de parties de chasses : il dirige Medpharm, une entreprise spécialisée dans les foires internationales au recrutement médical. Notre pays fait-il partie de sa zone d’action ? Pas vraiment. « Nous travaillons en Europe méridionale, en Europe orientale, mais pas en France : nous ciblons les pays donateurs », explique-t-il.

La France ne fait d’après Grezegorz clairement pas partie des exportateurs de médecins. Pour lui, « le mouvement général va de l’Est à l’Ouest et du Sud au Nord ». Même son de cloche chez Careers in white, un autre organisateur d’événements du même type. « Lors de nos foires », explique Lacramioara Timofciuc, directrice du marketing, « il y a des jobs à prendre en France plutôt que des médecins français qui veulent partir ».

La raison est économique, bien sûr. Car les analyses des chasseurs de têtes vont à l’encontre d’un sentiment largement partagé par les praticiens français. « La France est un pays qui paie plutôt bien », ose Grezegorz. « Je pense que les Français sont plutôt contents de leur système », ajoute Lacramioara.

Mais au-delà si l’explication n’était qu’économique les médecins originaires de pays comparables à la France seraient tout aussi casaniers que nos compatriotes. Or le directeur de Medpharm remarque que dans des zones comme les pays du Golfe, où les médecins sont mieux payés qu’en France, il rencontre « 10 fois plus de médecins allemands que de médecins français ».

Pour Grezegorz, deux facteurs culturels principaux clouent les médecins français à leur sol natal : « le niveau d’anglais d’une part, et le manque d’esprit de mobilité d’autre part ». Les résultats de l’enquête sur l’expatriation des médecins français que vient de mener la rédaction de What’s Up Doc nous incitent plutôt à confirmer.

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