Ca chauffe entre les médecins québécois et leur ministre

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Tabarnak !

Ca chauffe entre les médecins québécois et leur ministre

Entre les praticiens de la Belle Province et leur ministre de tutelle, c’est loin d’être l’amour fou. A tel point qu’on se demande si le divorce n’approche pas à grands pas.

Une idylle champêtre sur fond de doux ruisseau et de petites fleurs printanières. C’est à cela que ressemblent les relations qu’ont eues les médecins français avec Marisol Touraine… si on les compare à celles qu’entretiennent actuellement les praticiens québécois avec leur ministre de la Santé Gaétan Barrette. Et depuis quelques temps, la température a tendance à monter dangereusement au pays de Céline Dion.

« Les médecins, à certains égards, jouent avec le feu », a averti Gaétan Barrette le 9 juin dernier lors d’un point presse organisé à Québec et couvert par nos confrères de La Presse canadienne. Par ce langage imagé, le ministre répondait ainsi au Dr Louis Godin, président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (Fmoq) : celui-ci venait d’annoncer que ses troupes auraient du mal à atteindre la cible de 85 % de médecins inscrits auprès d’un médecin de famille d’ici la fin de l’année. Cette cible était l’un des points-clés du programme ministériel visant à favoriser l’accès des Québécois aux soins : s’ils ne l’atteignent pas, les médecins risquent de perdre jusqu’à 30 % de leur rémunération, souligne La Presse canadienne.

Les jeunes médecins, ces fainéants

Mais lors du fameux point presse, Gaétan Barrette ne s’est pas contenté d’appuyer sur ce point sensible. Il a également souligné que les  médecins devaient être présents en nombre suffisant dans les services malgré la période de vacances qui s’annonce. Il s’est même permis d’insinuer que certains, notamment parmi les plus jeunes, « ne semblent pas assumer leurs responsabilités implicites ».

Ces propos, qui auraient pu mettre la moitié des médecins français dans la rue, s’inscrivent dans le cadre d’un long processus d’escalade entre les médecins québécois et leur ministre. Le 18 mai dernier, la Fmoq avait par exemple annoncé avoir embauché un cabinet d’avocats pour étudier « la légalité de l’action gouvernementale à l’endroit de ses membres », n’écartant pas la possibilité de procédures judiciaires contre le ministre. Hier, le député et médecin Amir Khadir est allé jusqu’à demander la démission de Gaétan Barrette, l’accusant (toujours d’après La Presse canadienne) de faire régner un « régime de terreur » sur le système de santé québécois.

Décidément, les échanges entre Marisol Touraine et Jérôme Marty étaient plutôt policés, vous ne trouvez pas ?

Source:

Adrien Renaud

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