"Nous partîmes cinq cents ; mais par un prompt renfort, nous nous vîmes 70 000 en arrivant au Port", pourrait déclamer le Dr Chiche, en paraphrasant Corneille. Car il monte, il monte, le collectif mis sur pied par l’anesthésiste-réanimateur d’Henin-Beaumont, Arnaud Chiche. Fondé le 27 juillet après la publication d’un post viral du Dr Chiche sur sa déception quant aux conclusions du Ségur de la Santé, le groupe Facebook Santé en danger comptait en fin de semaine dernière 30 000 membres, et il avoisine en ce début de semaine les 70 000 membres !!! Entre-temps, entre deux opérations, le Dr Chiche n’a pas non plus chômé puisqu’il a démarché l’ensemble des syndicats et corporations du monde de la santé, pour que le collectif Santé en danger soit le plus large possible ! Contacté par WUD, Arnaud Chiche nous a confié qu’il avait reçu, côté médecins, le soutien des syndicats SNPHARE, Jeunes médecins, UFML-S. Le Dr Jérome Marty, président de l'UFML-S nous a assurés du soutien qu'il apportait au collectif et qu'il porterait leurs voix dans les instances représentatives, si, bien sûr, l'UFML-S était élu à l'issue des élections des syndicats de médecins libéraux (URPS) en mars 2021.
Une charte
Côté infirmier, Arnaud Chiche a reçu le soutien du syndicat national des infirmiers anesthésistes (Snia), mais aussi des Ibode. Au-delà des soignants, le Collectif santé en danger attire a aussi séduit l’association française de régulation médicale, mais aussi des représentants des agents hospitaliers, des techniciens de laboratoire, des associations de patients, des psychologues, des ambulanciers… Autre composante importante du Collectif, les associations de sages-femmes, qui n’avaient pas été invitées au Ségur de la santé… Le Collectif s’est aussi doté d’un logo… et d’une charte : « Ce collectif efface les barrières historiques public - privé - libéral pour être une force de proposition rassemblée, organisée et opérationnelle », énonce en préambule cette charte. Ce texte fondateur rappelle les objectifs premiers de ce Collectif :
« 1. Une réouverture rapide des négociations du Ségur et son élargissement aux professions non représentées
2. La prise en compte de toutes les revendications
3. Une présence aux échanges pour participer à la construction du système de santé pour :
• Une meilleure prise en compte des réalités de terrain
• Une meilleure reconnaissance et valorisation de toutes les professions de santé
• Une prise en compte uniforme de la pénibilité de la permanence des soins, hospitalière et de ville. »
Pour le Collectif Santé en danger, « la santé doit être considérée comme priorité et un savoir-faire national qu’il faut cultiver et respecter ». Le Collectif, après avoir rassemblé les organisations du monde de la santé et nommé un bureau, synthétise actuellement les « revendications majeures des corps de métier qui lui sont rattachés ». Outre les syndicats de professionnels, des contacts ont également été pris avec des politiques (la députée LFI Caroline Fiat leur apporte son soutien), mais Arnaud Chiche insiste sur un point : le Collectif reste indépendant et apolitique. « Nous sommes en train de gravir seul l’Everest qui nous conduira vers la réouverture des négociations du Ségur de la santé, mais nous avons des alliés ». L’aventure ne fait que commencer…