Assistants médicaux : l'accord se rapproche

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Les négociations sur le déploiement de 4 000 assistants médicaux se sont conclues lors d’une ultime séance hier. Les syndicats sont partagés.

Assistants médicaux : l'accord se rapproche

T’as vu le dernier épisode de Game of Thrones la négociation des assistants médicaux ? Le contenu semble moins alléchant que GOT à première vue, mais le feuilleton des assistants médicaux a connu tellement de rebondissements depuis janvier dernier qu’on serait presque tentés de le décliner sous la forme d’une série.
 
Le dernier épisode s’est justement déroulé hier soir. Non pas sur Netflix, mais quelque part en France. Une ultime séance de négociation d’une durée de sept heures pour tenter de trouver un accord sur l’épineuse question des assistants médicaux (4 000 déployés au sein des cabinets libéraux à l'horizon 2022 dans le cadre du plan Ma santé 2022).
 
Comme nous vous en parlions à l’époque où l’hiver faisait encore rage, les négociations avaient été suspendues en février, avant de reprendre comme par enchantement. À l’origine de la colère des syndicats, une séance où l'assurance maladie avait chiffré dans le détail le temps médical libéré pour les médecins, mais aussi le nombre de consultations supplémentaires potentielles engendré.
 

Le CSMF plutôt satisfait

 
Nous vous passons les péripéties qui ont donné du piment aux négociations ces dernières semaines pour nous en tenir aux dernières réactions des syndicats représentatifs des médecins libéraux, suite à la séance d’hier.
 
Le CSMF se montre plutôt satisfait dans l’ensemble car plusieurs dispositions significatives ont été obtenues. Tout d’abord, le modèle d’un assistant médical pour un médecin a enfin été introduit dans les zones sous-denses, rappelle le syndicat dans un communiqué.
 
Cela signifie que, dans ces zones géographiques qui représentent 18% de la population française, « le soutien financier sera complet la première année (36 000 €) puis dégressif (27 000 € la deuxième année, 21 000 les années suivantes) », estime le CSMF. Pour les médecins qui exercent en dehors des zones sous-denses, le soutien financier pour l’emploi d’un assistant médical s’étale de 7 000 à 18 000 euros en fonction des modalités, objectifs et années.
 

Oui à l’idée de regroupement fonctionnel

 
Autre motif de satisfaction pour le CSMF : « la notion de regroupement, tendance partagée par les médecins et condition sine qua non pour l’obtention des aides, intègre désormais, grâce à la pression de la CSMF, l’idée de regroupement « fonctionnel ». Ce qui veut dire qu’un médecin exerçant seul mais organisé avec d’autres médecins dans une MSP multisites pourra prétendre aux aides pour embaucher un assistant médical.
 
Enfin, le syndicat se félicite de deux autres avancées. Premièrement, les médecins reconnus travailleurs handicapés pourront bénéficier du dispositif sur l’ensemble du territoire. Deuxièmement, le nombre de spécialités éligibles au dispositif a été élargi.
 
Le SML approuve également ces deux dernières avancées, mais il indique rester sur sa faim d’un point de vue global. Tout d’abord, les objectifs définis par l’assurance maladie pour obtenir sa participation au financement de l’assistant médical posent problème.
 

Objectifs difficilement atteignables 

 
Le niveau des indicateurs (taille de la patientèle, file active initiale du médecin) est jugé « trop élevé » selon le syndicat, si bien que « certains objectifs restent difficilement atteignables ».

Et de regretter qu’un « amalgame soit fait entre le forfait structure, censé contribuer au financement de moyens pour le cabinet, et l’exercice coordonné. Vouloir mêler des objectifs d’organisation territoriale, aussi larges soient-ils, à des objectifs d’organisation du cabinet n’a pas de sens. »
 
Le SML propose donc une rémunération supplémentaire dans le forfait structure « pour permettre aux médecins de s’équiper d’outils digitaux de partage d’agenda et les aider à se coordonner de façon simple ».
 
Quant à la CSMF, elle refuse l’idée d’une adhésion obligatoire à une CPTS pour bénéficier des aides à l’embauche pour un assistant médical. « Les médecins libéraux sont prêts à partager les objectifs d’amélioration de l’accès aux soins pour tous, mais ils n’acceptent pas d’être contraints et forcés d’appartenir à une CPTS pour avoir un assistant médical. »
 
Enfin, elle déplore que « les médecins exerçant en secteur 2 restent exclus du dispositif, alors qu’ils participent également au maillage du territoire ».
 
Dernier épisode du feuilleton dans quelques semaines : les instances des deux syndicats se prononceront définitivement sur la signature de ce texte.
 
 

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