Agnès Buzyn ne veut pas de sanctions contre les médecins en grève

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Réagissant à la grève qui se poursuit dans les hôpitaux, la ministre de la Santé a défendu ses réformes, sans pour autant vilipender les médecins, qui s'y opposent. 

Agnès Buzyn ne veut pas de sanctions contre les médecins en grève

« Ce sont des soignants en souffrance, je ne demande pas de sanction contre eux », a notamment déclaré Agnès Buzyn, lors de ses vœux à la presse le 28 janvier dernier. La ministre de la Santé et des Solidarités faisait allusion aux mobilisations des praticiens hospitaliers, qui non seulement pour certains ont rendu effectives leurs démissions, mais poursuivent également pour d’autres la grève du codage. Certains responsables de l’AP-HP se disent tentés par le régime de sanctions pour mettre fin à la fronde de ces médecins en grande partie réunis dans le collectif inter-hôpitaux. 

Agnès Buzyn a poursuivi en affirmant que les mesures prises par le gouvernement dans le cadre du plan « Sauver l’hôpital », n’ont pas encore donné d’effets tangibles. Mais cela ne saurait tarder : « La reprise de la dette des hôpitaux par le gouvernement, cela va libérer entre 200 millions d’euros et 1 milliard d’euros de trésorerie pour les hôpitaux : c’est énorme ! Cet argent va être réinvesti dans de nouveaux projets. Mais tant que ces réalisations ne sont pas visibles, il y aura un mouvement de contestation. » Comme le coup de pied de l’âne, Agnès Buzyn a rappelé qu’en 2015, les hôpitaux avaient atteint un endettement de 1 milliard d’euros, accusant par là-même son prédécesseur, Marisol Touraine, d’avoir laissé courir la dette des hôpitaux… 

Agnès Buzyn a par ailleurs défendu sa réforme de la formation médicale de premier cycle, actuellement mise en œuvre. « Il y aura plus de passerelles entre les filières et on privilégiera des compétences que l’on ne retrouvait pas dans la Paces. Des étudiants en sciences humaines, biologie, mathématiques, vont avoir la chance de pouvoir faire médecine, et les étudiants qui ont raté leurs études de médecine vont pouvoir être plus facilement réorientés. Par ailleurs la mise en place de la LAS (licence avec option « accès santé »; NDLR) va permettre à des étudiants dans des territroires ruraux de faire des études de médecine. En effet, ils pourront commencer leur LAS dans des facs qui ne comportent pas de cursus médical. Cela favorisera la lutte contre la désertification rurale, car ils reviendront, une fois leurs études terminées, dans leurs territoires. » La ministre a également vanté l’universitarisation des formations paramadicales, et l’instauration du statut d’infirmier en pratique avancée (IPA), « qui devrait décharger les médecins de certaines pratiques ».

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