Un pont aérien de médecins entre Dijon et Nevers, pour désenclaver un désert médical…

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Voilà un maire qui a de la ressource, plutôt que payer des intérimaires (qu’il ne trouve même pas) à prix d’or, il a décidé de créer une rotation aérienne de médecins pour faire fonctionner son hôpital à Nevers

Un pont aérien de médecins entre Dijon et Nevers, pour désenclaver un désert médical…

© IStock

"On transporte bien par avion du sang et des patients, pourquoi pas des médecins ?" : pour pallier un manque de personnel dans son hôpital, le maire macroniste de Nevers, Denis Thuriot, veut établir un pont aérien de docteurs depuis Dijon, situé à environ 200 km.

"Il nous faut une vingtaine de médecins supplémentaires" au Centre hospitalier de Nevers, explique le maire. "Actuellement, on doit reporter des opérations. Nos blocs sont loin de tourner à plein alors que l'hôpital est récent", ajoute-t-il.

La raison ? "Nevers est isolé." "Les médecins ne veulent pas s'y installer" et ceux qui sont à Dijon, la ville la plus proche, et plus grand bassin de médecins, "ne veulent pas faire le long trajet jusqu'à chez nous", explique le maire, qui est également président du centre hospitalier de Nevers.

35 minutes en avions contre près de 3 heures de voiture entre Dijon et Nevers

La capitale de la Nièvre se situe à près de trois heures de voiture de Dijon, ou à deux heures et quart de train régional.

Et "on me dit : 35 minutes d'avion, il n'y a pas de souci. Alors pourquoi pas ?", lâche le maire, précisant qu’une rotation aérienne d'un avion de 10-15 places coûte 13 000 euros.

Actuellement, l'embauche d'intérimaires coûte 3,5 millions d'euros par an, alors que l'établissement a déjà un déficit de 6 millions d'euros.

"Si j'utilise ne serait-ce que la moitié de ces 3,5 millions, cela me permet de faire deux rotations aériennes par semaine", évalue le maire, qui se défend d'adopter une solution extrême et anti-environnementale.

"Qu'est-ce qu'on fait ? On laisse mourir les gens ?", lance l'élu, qui relève que, quand un médecin fait le trajet en voiture, son bilan carbone n'est "pas bon non plus".

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Le maire entend mettre en œuvre la ligne aérienne "le plus tôt possible en 2023", précisant que des négociations sont en cours avec l'Agence régionale de santé et la Région Bourgogne-Franche Comté.

Avec AFP

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