Ségur de la santé : de premières déclarations plein de bonnes intentions

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Le Ségur de la santé a débuté ce 25 mai par une plénière et s'est poursuivi le 26 mai avec une première concertation autour des carrières et des rémunérations. Les syndicats restent sur leur faim quand ils ne sont pas furieux. 

Ségur de la santé : de premières déclarations plein de bonnes intentions

Selon les dires des participants aux premières Journées de la Concertation du Ségur de la Santé, les 25 et 26 mai, rien de transcendant n’a été acté, pour le moment. « Lors de la première journée, nous étions 300… », rappelle Jacques Trévidic, président de la Confédération des praticiens des hôpitaux (CPH) et d'Action praticien hôpital (APH). « Puis nous étions 90 en présentiel et 30 en visio-conférence le mardi, provenant des syndicats de la fonction publique hospitalière et des syndicats de praticiens hospitaliers. Or, nous n’avons pas les mêmes préoccupations, c’est pourquoi nous avons demandé des rencontres en bilatéral ».
De fait, dès la semaine prochaine, les syndicats de PH pourront faire avancer leurs revendications lors de rencontres en bilatéral, tandis qu’une nouvelle rencontre plenière est programmée le premier 5 juin prochain. « Nous n’avons pas encore eu de feuilles de route. Mais l’on nous a glissé que les négociations que nous avions entamées avant le confinement n’étaient pas perdues pour autant », ajoute Jacques Trévidic. Aussi, il sera notamment question de reprendre le fil des négociations au sujet du statut de PH. « Nous avons surtout besoin d’établir des grilles statutaires », réclame Jacques Trévidic. Selon le document de travail diffusé aux participants, il est prévu 3 bilatérales d’ici le 30 juin avec les organisations syndicales représentant le personnel non médical, les organisations syndicales représentant le personnel médical, la FHF, les conférences, et les organisations représentant les étudiants en santé. Le ministère de la Santé a également listé la série des thématiques qui seront abordées : rémunérations, gestion des parcours et des carrières, mixité et décloisonnement, développement et partage des connaissances, santé au travail, gestion des organisations et des temps de travail, et dialogue social. À noter que la gouvernance hospitalière ne fait pas partie des thématiques qui seront abordées… 

Du côté des organisations étudiantes, l’Isnar-IMG a diffusé un document qui résume ses propositions. Sans surprise, l’Isnar milite pour un respect strict du temps de travail des internes à 48 heures par semaine, un respect des temps de formation, du service normal de garde, la création d’un budget « sac à dos », géré par un organisme indépendant, et une revalorisation du salaire des internes. L’association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf) a également fait paraitre une série de 20 propositions, qui va de la revalotrisation des salaires des externes à 390 euros nets, à la rénovation de la gouvernance hospitalière, en passant par le développement d’outils numériques.

La CGT Santé action sociale est sortie déconfite de ce premier round de négociations : « Alors que l’on nous a refusé toute intervention à ce lancement, bien que première organisation aux dernières élections professionnelles, le gouvernement a fait le choix de solliciter seulement la troisième organisation, la CFDT, qui est très loin derrière la première. » La CGT santé action sociale sous-entend par là-même que la nomination de Nicole Notat, ancienne patronne de la CFDT, en qualité de modératrice du Ségur de la Santé, explique en grande partie pourquoi la CFDT a pu intervenir, en lieu et place de la CGT... 

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