Pour le préfet, une infirmière qui bosse trop ne peut devenir française...

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Pour avoir travaillé 271 heures mensuelles, une infirmière a vu son dossier de naturalisation rejeté. De nombreux médecins s'en sont offusqués sur le réseau Twitter. 

Pour le préfet, une infirmière qui bosse trop ne peut devenir française...

Travailler plus pour gagner plus, certes, mais pas pour devenir française ! C’est la malencontreuse aventure survenue à une infirmière libanaise quadragénaire qui, après quinze années passées en France, avait décidé de demander la nationalité française.
Pleine de confiance, elle dépose donc une demande de naturalisation courant 2019 auprès de la préfecture du Val-de-Marne, son département de rattachement. Quelle ne fut pas sa surprise et sa déception lorsqu’elle reçut, le 4 juin dernier, le rejet de sa demande.
Mais elle tomba des nues lorsqu’elle prit connaissance du motif de son rejet. Les services des migrations et de l’intégration du Val-de-Marne, en charge du dossier, ont ainsi argumenté leur refus de naturalisation : « En effet, outre l’emploi que vous exercez en qualité d’infirmière au sein de la clinique de l’orangerie depuis 2011, vous effectuez en parallèle des vacations au sein du centre hospitalier intercommunal de Créteil et à la fondation A. De Rotschild. En 2018 vous avez effectué en moyenne par mois 119 heures de vacations. Vous cumulez ainsi trois emplois pour une durée mensuelle de 271 heures de travail. Vous êtes en infraction au regard de la réglementation sur le temps de travail en France. »
Pour cette unique raison, son dossier a été jeté aux orties ; elle ne pourra introduire une nouvelle demande que dans deux ans. C’est l’un de ses proches qui a rendu publique cette affaire sur le réseau sociale en se scandalisant : « La France, le seul pays où l’on vous refusera la nationalité avec comme seul motif : travaille trop. » Certains twittos étaient prompts à comprendre la décision de l’administration :

D’autres en revanche, la trouvaient franchement kafkaïenne et révoltante. Dont le président du syndicat de l’Union française pour une médecine libre (UFML), le Dr Jérome Marty. Il rappelait par ailleurs que nombre d’infirmières et de médecins travaillent entre 70 et 90 heures par semaine. 

Dans la même idée, le chirurgien Laurent Lantieri proposait tout simplement qu’on lui retire la nationalité française, parce qu’il travaille trop : 

L’infirmière, pour sa part, a fait appel de la décision de la préfecture. 

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