Paris healthcare week : Valletoux pousse les réformes

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En ouverture de la Paris healthcare week, le grand salon annuel organisé par la Fédération hospitalière de France (FHF), son président a analysé l’avancement de la réforme de transformation du système de santé. Son bilan : bien, mais pas top.

Paris healthcare week : Valletoux pousse les réformes

Le salon annuel de la FHF a une nouvelle fois rassemblé le gratin de l’administration sanitaire lors du discours inaugural porté par son président : le président de la Fédération de l’hospitalisation privée Lamine Gharbi, la directrice de la DGOS Cécile Courrèges, la présidente de la HAS le professeur Dominique Le Guludec, mais aussi le professeur Jean-Louis Touraine ou encore François Baroin, président de l’Association des maires de France. Une grande absente cependant, la ministre de la Santé, habituée à l’exercice. Elle a « fait valoir son droit de réserve », explique succinctement Frédéric Valletoux en introduction.

« Ce salon s’annonce comme une grande édition », comme d’habitude, mais avec un plus cette année. En pleine réforme Ma santé 2022, il revêt une saveur particulière. « Transformer, innover », martèle Frédéric Valletoux. « Faire le pari de l’audace ». Une audace dont, visiblement, le ministère n’a pas encore fait preuve en faveur des hôpitaux.

Un financement archaïque

Dans le viseur du président de la FHF figure toujours non pas la T2A, mais l’Ondam, qui « confine à l’absurde » et à des plans d’économies sans fin. Des économies sur les budgets, qui sapent les espoirs d’investissements à l’hôpital. Il demande que cette machine obscure conçue il y a une trentaine d’années, et qui gère les quelques 200 milliards d’euros alloués au système de santé, évolue. Une évolution qui passera par plus de transparence.

« Notre fédération demande depuis longtemps la mise en place d’une conférence annuelle associant l’ensemble des acteurs concernés », ce qui permettrait de remettre de l’équilibre entre « les enjeux de santé publique, la garantie de bonnes conditions d’exercice professionnel et la maîtrise des dépenses ». Car pour l’instant, seule la dernière condition semble être remplie.

Des hôpitaux qui galèrent

Sur les conditions d’exercice, le bilan est connu : plus d’un quart de postes vacants de praticiens hospitaliers à temps plein, et la moitié chez les temps partiel. Les conditions ne sont pas plus attractives pour les aides-soignants, les infirmiers et les autres professionnels de santé.

Le système de santé pêche aussi sur la réalisation des objectifs de santé publique. Frédéric Valletoux insiste notamment sur la prévention, la recherche et l’innovation en santé, mais surtout sur la prise en charge des aînés. Elle bénéficie, selon lui, de trop peu de considération. Pour le maintien de l’autonomie, mais aussi pour l’hébergement : il demande la mise en place d’un bouclier pour éviter un reste à charge « inacceptable ». Ce qui demande des financements : 10 milliards d’euros supplémentaires. «  Nous demandons à ce que les ressources mobilisées dans le remboursement de la dette sociale soient affectées au plan d’économie grand âge ».

En embrayant sur la psychiatrie, il en profite pour envoyer une petite pique amicale à Lamine Gharbi, président de la FHP : le financement de la psy privée progresse deux fois plus que celle de la psy publique. L’occasion de détourner le tir vers le gouvernement en demandant des financements plus équitables, mieux adaptés aux besoins des territoires.

Une seconde jeunesse dans les territoires ?

Concernant les CPTS, « nous avons fait les GHT, il n’y a pas de raison que les libéraux n’y parviennent pas », lance-t-il. « Et rapidement ! » Il met la pression, car sans les CPTS, les hôpitaux de proximité auront le plus grand mal à se réformer.

Pour se rapprocher des territoires, le président de la FHF aimerait que les ARS se soucient plus de l’organisation locale que des consignes des tutelles. La Fédération semble montrer l’exemple : en clôture de son discours, Frédéric Valletoux et François Baroin ont signé un partenariat aux noms de la FHF et de l’Association des maires de France. La FHF en fera de même avec les représentations régionales et départementales dans les jours à venir. Ces partenariats prévoient une participation des élus locaux à la gouvernance hospitalière.

Agnès Buzyn souhaite que le système de santé français « change de logiciel », rappelle M. Valletoux. « Chiche ! Les hospitaliers sont prêts », répond-il.

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