Migrants : Médecins du Monde dénonce une chasse à l’homme

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C'est arrivé près de chez vous (dans le 18ème)

Migrants : Médecins du Monde dénonce une chasse à l’homme

L’organisation humanitaire Médecins du Monde dénonce la façon de faire de la police dans sa gestion des migrants regroupés dans le Nord de Paris. Leur accès aux soins se trouve limité.

« Le camion médicalisé de Médecins du Monde a fait l’objet à plusieurs reprises d’interruptions d’activités de la part des forces de l’ordre », explique l’ONG dans un communiqué. Depuis une dizaine de jours, sa présidente le Dr Françoise Sivignon constate « une politique de chasse à l’homme délibéré » par les policiers, dont la stratégie est de disperser les migrants pour éviter les attroupements.

« Nous ne pouvons plus effectuer notre travail correctement »

Les médecins humanitaires doivent donc quitter les lieux à chaque dispersion pour ne pas « créer un supposé point de fixation », alors qu’ils prodiguent des soins. « Nous ne pouvons plus effectuer notre travail correctement », estime Françoise Sivignon.

La présidente de l’ONG avait déjà interpellé le président de la République fin juin à propos des conditions de vie des migrants, notamment à la Porte de la Chapelle (18ème arrondissement). Là-bas, à côté du centre humanitaire d’urgence de 400 places créé par la mairie de Paris, de nombreuses personnes attendent dans des tentes, « dans le dénouement le plus total », exposait Françoise Sivignon dans une vidéo. « Si la réponse apportée consiste à disperser et harceler, c’est incohérent et inadapté ». 

Les médecins demandent « l’arrêt immédiat de ces pratiques »

L’ONG dénonce depuis des mois le harcèlement permanent des forces de l’ordre. Les personnes doivent se déplacer constamment, se cacher pour dormir, « leurs besoins primaires ne sont pas couverts ». Les distributions de repas sont entravées et leur accès aux soins est jugé par Médecins du Monde « problématique en raison de leur mobilité permanente. »

Ces médecins humanitaires demandent donc « l’arrêt immédiat de ces pratiques », l’ouverture de centres d’accueil « pour une mise à l’abri respectueuse des droits des personnes », ainsi que la mise en place d’une politique migratoire « empreinte d’humanité » pour assurer la protection des migrants. Le respect des droits fondamentaux garantissant la vie humaine, en soi.

Source:

Thomas Moysan

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