Comme pour marquer d’une pierre noire le vote aujourd’hui 29 octobre du projet de loi de financement de la sécurité sociale 2020 (PLFSS), une intersyndicale hospitalière (AMUF, APH, CFE-CGC, CFDT, CGT, SUD, SN PHARE, UNSA, le collectif Inter Urgences, le collectif Inter Hôpitaux, le printemps de la Psychiatrie et la Coordination Nationale des comités de Défense des Hôpitaux et Maternités de Proximité) a organisé ce jour une marche funèbre jusqu’au ministère de l’Économie, à Bercy, où une délégation, demandant à être reçue, a du tourner les talons. Plus tôt dans la matinée, l’intersyndicale organisait une conférence de presse pour rappeler ses revendications, résumées dans un communiqué de presse annonçant les manifestations de ce jour.
En route vers Bercy ! pic.twitter.com/GIWW5PQLkn
— COLLECTIF INTER-HOPITAUX (@CollectInterHop) October 29, 2019
« Recrutement de professionnel.le.s supplémentaires immédiatement et plan de formation pluridisciplinaire.
• Revalorisation générale des salaires et reconnaissance des qualifications des professionnel.le.s
• Renforcement significatif des moyens financiers significativement pour les établissements, ce qui passe par une revalorisation de l’ONDAM à au moins 5 % et donc de la Loi concernant le Plan de Finances de la Sécurité Sociale
• L’arrêt de toutes les fermetures d’établissements, de services et de lits.
• Mesures qui garantissent l’égalité de l’accès, aux soins et prises en charge pour la population sur tout le territoire. «
Dans une lettre aux parlementaires au sujet du PLFSS 2020, l’intersyndicale rapppelle que « le cadre du Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) propose un ONDAM hospitalier de 2,1 %, plus faible que l’an dernier, c’est une véritable provocation ».
Mesures insuffisantes
Joint par WUD, Hugo Huon, du collectif Inter-urgences, renchérit : « Nous avons rappelé ce matin nos revendications, et annoncé la journée Hôpital mort le 14 novembre prochain. Ce PLFSS 2020, avec son Ondam à 2,1%, est scandaleux. Tout comme de nombreuses mesures qu’il contient, comme la non-compensation par l’État de mesures prises dans le cadre de la loi sur l’urgence sociale. L’État a aussi refusé d’adopter un texte sur la transparence des médicaments. » Quant aux mesures prises pour résoudre la crise des urgences par Agnès Buzyn, elles sont insuffisantes, selon Hugo Huon. "Sur les 750 millions d’euros pour les urgences, la moitié va partir aux Urssaf. Par ailleurs, Agnès Buzyn mise tout sur la réorganisation de la médecine, mais les résultats palpables ne seront bénéfiques qu’en 2022, en attendant on fait comment ? », s’interroge Hugo Huon. Car la situation actuelle est périlleuse : à l’AP-HP, services d’urgence compris, il manque 500 paramédicaux. « Il y a deux ans, les services infirmiers affichaient un taux plein », rappelle Hugo Huon. Les quelques mesures prises par Agnès Buzyn sur les rémunérations hospitalières sont loin d’être suffisantes. « Par la voix d’Aurélien Rousseau, directeur général de l’ARS Ile-de-France, la ministre a annoncé un contrat d’engagement dans la carrière hospitalière, qui permet de majorer les trois premières années de service. Il est aussi question de prise en charge des frais de scolarité dans les Ifsi. Ça va dans le bon sens, mais ce n’est pas assez », ajoute Hugo Huon. Sinon, 270 services d’urgence sont actuellement en grève, et près de 400 services pratiquent la grève du codage des actes…