Le médecin du futur aura le don d’ubiquité

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Tous super-héros grâce à l’empathie automatisée

Le médecin du futur aura le don d’ubiquité

Des déserts médicaux aux pays en développement c’est le même constat : il n’y a pas assez de médecin dans le monde. Deux projets californiens pourraient en partie résoudre ce problème en… clonant les praticiens.

 

« Bonjour Bill. C’est le Dr Saxon ». Ce n’est pas un véritable médecin qui s’adresse ainsi à son patient, mais un avatar apparu sur l’écran d’un smartphone. Ce double du Dr Leslie Saxon, qui fonctionne à l’intelligence artificielle, est le premier employé de la Virtual Care Clinic mise au point par l’University of South California Center for Body Computing. Une institution que dirige… le (véritable) Dr Leslie Saxon.

A quoi cette appli peut-elle donc servir ? Leslie Saxon prend l’exemple de l’annonce d’un diagnostic de cancer. « Il n’y a pas de bon moment pour cela », explique-t-elle. « La Virtual Care Clinic donne au patient l’opportunité de rentrer chez lui et d’ouvrir une appli par laquelle un expert en urologie répondra à toutes ses questions ».

Des applis matures dans quelques mois

Les réponses données par l’avatar sont personnalisées, car il dispose de multiples informations sur le patient par via dossier médical ou des objets connectés. Et bien sûr, il sait réagir avec empathie. « J’espère que d’ici six à dix-huit mois, nous aurons des applis véritablement matures », indique Leslie Saxon.

Celle-ci entend d’ailleurs bien ne pas se cantonner à l’information des patients. « Il n’y a pas assez d’experts médicaux pour couvrir les besoins mondiaux », explique-t-elle dans un reportage diffusé par Voice of America. « Nous pouvons en quelque sorte cloner ces experts pour offrir des soins partout et tout le temps ». Un exemple ? On pourrait utiliser la Virtual Care Clinic pour le suivi des patients chroniques. « C’est quelque chose que nous allons faire », promet l’universitaire.

Avatar ou e-mail ?

Mais la Virtual Care Clinic et ses avatars ne sont pas le seul projet destiné à donner aux médecins le don d’ubiquité. Pour démultiplier les praticiens lors du suivi pré- et post-opératoire, la start-up californienne HealthLoop utilise une technologie plus simple : l’e-mail.

Son programme envoie des messages quotidiens au patient. Ceux-ci sont automatiques, mais leur ton est empathique et leur contenu est lié à la préparation ou au suivi de la chirurgie. Les destinataires répondent en langage naturel à des questions simples, et leurs réponses sont analysées par une application. Les patients qui nécessitent un suivi de la part du médecin lui sont signalés, et celui-ci peut les convoquer.

Et pour Cara Waller, patronne d’une clinique américaine utilisant les services de Healthloop interrogée par le site Kaiser Health News, ce système a au moins un immense avantage. « Cela vous permet de concentrer votre énergie sur ceux qui en ont vraiment besoin », indique-t-elle. Alors, prêts pour le grand saut vers l’empathie automatisée ?

Source:

Adrien Renaud

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