La pilule sera amère, mais qui l'avalera ? La semaine dernière, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a appelé à être "plus strict sur les dépenses de santé, en particulier de médicaments". Faute de préciser comment, il a relancé les spéculations sur une possible hausse des franchises médicales à la charge des malades.
Mais plusieurs options sont sur la table et "on étudie l'ensemble des leviers", a déclaré Franck von Lennep lors d'une rencontre avec l'Association des journalistes de l'information sociale.
Sous la double tutelle de Bercy et du ministère de la Santé, le directeur de la Sécurité sociale a esquissé ses pistes en vue du prochain budget qui sera présenté fin septembre. "On aura des propositions sur les prix", a-t-il fait savoir, sans ignorer les "revendications importantes des industriels" qui réclament au contraire des hausses de tarifs.
La mise à contribution des assurés, via une hausse des franchises est aussi une hypothèse
Un autre front pourrait s'ouvrir avec les médecins, la Sécu souhaitant également s'attaquer aux "volumes" des prescriptions. "Un médecin qui prescrit a la main sur des dépenses publiques très élevées", a souligné Franck von Lennep, évoquant la possibilité pour l'Assurance maladie de recourir à "davantage d'accords préalables" mais aussi "d’incitations" financières.
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La mise à contribution des assurés, via une hausse des franchises (50 centimes par boîte, maximum 50 euros par an), est aussi une hypothèse. "Ce n'est pas forcément une mauvaise politique publique que les gens aient conscience de ce que coûtent les médicaments", a estimé Franck von Lennep.
Une baisse du taux de remboursement, à l'instar de celle décidée mi-juin sur les soins dentaires, est en revanche exclue. "Il n'y a pas d'autre mesure à ce titre prévue en 2024", a-t-il affirmé.
La Sécu compte par ailleurs sur des gisements moins conflictuels, comme le développement des médicaments biosimilaires, qui représentent "plusieurs centaines de millions d'euros d'économies potentielles à moyen terme".
Avec AFP