Ce fait divers a traumatisé de nombreux soignants rennais.
L’affaire a été relatée par actu.fr. « Vers 0h30, dans la nuit du jeudi 15 au vendredi 16 octobre 2020, un homme a été conduit par les sapeurs-pompiers aux urgences du CHU de Pontchaillou, après un accident de la circulation », écrivent nos confrères. Peu après son admission, l’homme s’est agité et n’a pu être maîtrisé par le service de sécurité du CHU. Il a alors sorti un couteau et menacé le personnel. Appelée, la police a d’abord tenté de le maitriser avec un pistolet électrique, qui n’a pas marché. La police lui a alors tiré dessus à deux reprises et l’une des balles a atteint le patient à la jambe. Deux enquêtes ont été ouvertes, l’une pour
« tentative d’homicide volontaire sur personnes dépositaires de l’autorité publique, qui a été confiée à la sureté départementale. L’autre pour violences volontaires avec arme par personnes dépositaires de l’autorité publique qui a été confiée à l’IGPN ».
"Homme fragile psychologiquement"
Le collectif Inter Urgences a publié un communiqué de presse pour déplorer une « situation extrêmement violente » : « dans tous les hôpitaux de France les agressions augmentent quotidiennement. Cela fait plus de 18 mois que les services d’urgences de France sont en grève pour dénoncer nos mauvaises conditions de travail et surtout, les mauvaises conditions d’accueil des patients à l’hôpital ». Et d’ajouter : « Parfois les patients vont plus loin comme cette nuit du 15 octobre à Rennes. Nous avons aussitôt soigné cet individu blessé par balle. Homme fragile psychologiquement. Comme nous, la psychiatrie souffre des politiques d’austérité, fermeture de service, arrêt du suivi des patients, etc. » Le Collectif Inter Urgences regrette aussi le manque de formations des soignants à ces situations « de crise et/ou violentes ». L’hôpital manque aussi « d’agents de sécurité en place aux urgences de Rennes ». Et de conclure : « Derrière les insultes et les coups, nous apercevons le mépris de ces élites. »