Jeunes médecins : faire carrière dans l'intérim

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Fraichement thésés, les jeunes médecins ne sont plus attirés par la carrière hospitalière. L'intérim a le vent en poupe. 

Jeunes médecins : faire carrière dans l'intérim

Alors que la fin de l’internat va sonner fin octobre pour une promotion d’internes, qu’envisagent-ils pour les prochains mois ? Avant tout, pour ceux qui ne l’ont pas soutenue, achever leur thèse. Et c’est le cas d’une grande majorité des internes en médecine générale, les internes en spécialités ayant eux plus souvent bien avancés dans cet exercice indispensable pour pouvoir prendre un poste de chef de clinique. « Moi, je me consacre à ce pensum en octobre-novembre et j’ai déjà une date pour passer ma thèse en décembre », explique Laura, une interne à What’s up Doc. « Mais après j’hésite, mon maître de stage m’a proposé de le remplacer à Noël. Remplacer, ça veut dire mettre un pied dans une carrière libérale. Et avec l’augmentation des retraites – qui va encore plomber les chiffres d’affaires alors que notre génération ne touchera rien – j’hésite ».
 

L’hôpital paye mal

Avec quelles autres options les internes hésitent-ils ? Prendre un poste d’assistant hospitalier payé entre 1900 et 2200 euros nets, de praticien hospitalier attaché (2 060 euros nets). « Toutes ces années et la certitude d’horaires à rallonge avec des responsabilités et du stress pour gagner 2 000 euros (même si je sais que c’est déjà beaucoup) ça ne donne pas envie. Mes amis ingénieurs gagnent déjà presque le double au même âge », ajoute Camille, un jeune généraliste qui souhaite exercer en infectiologie.
Pour Marie, « le seul intérêt du contrat d’assistant que je prends c’est les congés maternité. Pour le reste, comme je suis la dernière arrivée, je sais déjà que je vais faire 3 week-ends en décembre et tous les comptes rendus « oubliés » par les internes ».
L’intérim apparaît désormais comme une nouvelle option. « C’est bien payé, les contrats ne sont pas longs, les généralistes ont leur place. Je me vois bien faire ça pendant quelques années ».
 

Un salaire avant tout

Lorsqu’on les interroge sur le mode idéal de rémunération en début d’installation, les internes ont des idées. « C’est bien dommage que les hôpitaux ne puissent pas faire des contrats à la carte de remplacement ou des CDD. Plutôt que de payer des intérimaires, ils pourraient nous embaucher sous une forme proche d’un contrat de courte ou très courte durée », explique Franck, un jeune formé aux urgences.
Autre option, le « portage salarial ». « Actuellement sur les forums d’internes, on reçoit des annonces pour s’installer ou participer à des cabinets qui semblent assez novateurs. Mais le libéral est un frein. Si ces confrères pouvaient me salarier, j’irai immédiatement… Certains centres de santé ont bien compris notre souhait, mais ils proposent de reverser moins de 40 % des bénéfices sous la forme d’un salaire soit 10 euros par patients… », ajoute Anne Charlotte qui promet de bien analyser le marché dès qu’elle aura fini sa thèse.
 

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