Hôpital : le CIH demande à Olivier Véran des mesures d’urgence et non de "bonnes paroles"

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À la suite de la rencontre entre le nouveau ministre de la Santé, Olivier Véran, et les représentants du collectif Inter-Hôpitaux (CIH), ce dernier exige des mesures d’urgence sur la rémunération des carrières à l’hôpital et la reprise partielle de la dette. Et non de "bonnes paroles"...

Hôpital : le CIH demande à Olivier Véran des mesures d’urgence et non de "bonnes paroles"

De l’aveu même du collectif Inter-Hôpitaux (CIH), la rencontre entre les représentants du CIH et le nouveau ministre de la Santé, Olivier Véran, le 20 février dernier, avait débouché sur une discussion « plutôt constructive ». Les mesures annoncées par le ministre « ouvrent des portes sur le remplacement effectif des personnels absents, l’arrêt de la mutualisation des personnels, la gouvernance et le financement des hôpitaux », avait déclaré le collectif dans un communiqué.
 
Quelques jours plus tard, le ton du CIH se fait désormais plus ferme, à la suite du communiqué du ministère daté du 21 février. Car « aucune nouvelle annonce ministérielle immédiate n’a été avancée hormis de bonnes paroles et quelques précisions calendaires », déplore le collectif dans un communiqué daté de ce samedi 22 février.
 
Le CIH fait notamment allusion aux déclarations du ministère qui a annoncé que « le débat sur la rémunération des carrières à l’hôpital, notamment les carrières paramédicales, est légitime et la question doit être traitée ». Avant d’ajouter qu’il allait lancer une étude sur le niveau de rémunération des soignants et des médecins en France pour « mettre à plat les constats pour objectiver les différentiels, notamment à l’échelle internationale et entre secteurs public et privé, et nourrir les discussions futures sur ces rémunérations ».

Salaire des infirmiers insuffisant

Or, pour le CIH, « il n’y a aucun débat à avoir sur la rémunération des carrières à l’hôpital. Il faut agir maintenant ». En effet, le salaire moyen français des infirmiers hospitaliers serait 10% inférieur à celui des autres pays de l’OCDE, précise le collectif, qui en conclut donc que « le renvoi d’une négociation avec les syndicats à une nouvelle étude est, en pratique, une fin de non-recevoir ».
 
Le tableau n’est pas non plus complètement noir pour le CIH, qui estime par exemple que l'annonce du remplacement des soignants à 100% dès le 3e jour d’arrêt de maladie ou de grossesse est une mesure importante pour améliorer le quotidien des services. Sauf qu’elle « demande des moyens qui ne sont pas du tout indiqués dans le communiqué ministériel ».

Reprise de la dette

Enfin, le ministre a indiqué que la somme libérée pour la reprise partielle de la dette serait d"un milliard d’euros par an. Une somme jugée « importante » par le CIH qui estime qu’elle va être utilisée « pour les mesures d’urgences nationales » demandées par le collectif (1).
 
Or, le ministre de la Santé a annoncé que chaque hôpital connaîtra le montant de sa reprise de dette en juin. Ce qui signifie qu’il faudra donc « 8 mois pour dégager des financements pour les hôpitaux en voie d’implosion », estime le CIH qui exige donc la chose suivante :

« Le milliard dégagé par la reprise partielle de la dette doit immédiatement être annoncé par un correctif budgétaire et utilisé pour éviter les économies imposées en 2020 et qui se traduiraient par une nouvelle aggravation de la situation ».

 
1 : augmentation du budget hospitalier (Ondam) à hauteur de l’augmentation programmée des charges (au minimum de 4%) ; augmentation significative des salaires des personnels hospitaliers avec comme objectif la moyenne des salaires des pays de l’OCDE pour des postes équivalents (augmentation immédiate de 300 euros nets mensuels de tous les salaires) ; arrêt des fermetures de lits d’hospitalisation non médicalement justifiés et ouverture de lits dans les services où il existe des besoins…
 

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