Grippe aviaire : le risque est « à son maximum » en France

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Le gouvernement français a relevé ce mardi le niveau de risque lié à la grippe aviaire "à son maximum" en raison de "plusieurs foyers en élevage" et de la présence du virus chez les oiseaux migrateurs qui survolent le pays.

Grippe aviaire : le risque est « à son maximum » en France

© Midjourney x What's up Doc

A quelques semaines des fêtes de fin d'année, où les tables se garnissent de volailles et foie gras, le ministère de l'Agriculture indique dans un communiqué avoir "pris la décision d'élever à son maximum le niveau de risque épizootique vis-à-vis de l'influenza aviaire hautement pathogène (IAHP)", qui sévit dans la plupart des régions du monde.

Le niveau de risque est ainsi passé de "modéré" à "élevé", selon un arrêté publié au Journal officiel et immédiatement entré en vigueur.

La mesure impose la "claustration" des volailles qui évoluent habituellement dehors. Des dérogations existent pour les élevages de taille modeste.

Le texte le justifie par "la confirmation de plusieurs foyers en élevage sur le territoire français métropolitain" - le gouvernement n'a encore communiqué que sur un cas, identifié fin novembre dans une exploitation de dindes dans l'ouest de la France.

Le virus détecté dans 27 pays européens

L'arrêté mentionne aussi "la possibilité de diffusion du virus" par des oiseaux migrateurs contaminés "de passage sur le territoire français métropolitain".

En général, les premiers cas chez les volailles d'élevage sont dus à des contacts directs ou indirects (excréments) avec des oiseaux sauvages, puis le virus s'étend d'exploitation en exploitation via les mouvements d'animaux, de personnes et de matériels.

Vendredi, les autorités belges ont annoncé un foyer de grippe aviaire dans un élevage du nord-ouest de la Belgique, près de la frontière avec la France.

Vingt-sept pays européens ont détecté le virus depuis le 1er août, selon le dernier bulletin de la plateforme française d'épidémiosurveillance en santé animale (ESA), qui suit les contaminations des animaux d'élevage et de la faune sauvage en Europe.

La Hongrie, le Royaume-Uni, la Bulgarie, le Danemark et l'Italie comptent le plus de cas en élevage.

Quand un foyer est repéré, les volailles survivantes sont euthanasiées.

En France, plus de trente millions de volailles ont été ainsi éliminées depuis l'été 2021. Le pays a été touché par la grippe aviaire de 2015 à 2017 puis quasiment en continu depuis fin 2020.

« Aucune inquiétude » concernant les fêtes

Dans l'espoir de maîtriser enfin le virus, Paris a rendu obligatoire cet automne la vaccination contre la grippe aviaire dans les élevages de plus de 250 canards, hors reproducteurs.

Les canards ont été identifiés comme un vecteur de diffusion du virus car ils l'excrètent dans l'environnement plusieurs jours avant de présenter des symptômes. Les tests ont montré que les palmipèdes vaccinés transmettaient très peu le virus.

"On estime que les canards ont quasiment tous au moins reçu leur première dose aujourd'hui", a déclaré à l'AFP Marie-Pierre Pé, la directrice de l'association des professionnels du foie gras Cifog.

"On espère que cette nouvelle digue [contre le virus] sera suffisante. Ce virus nous a tellement habitués à des surprises négatives que la prudence est de rigueur", a-t-elle ajouté.

Le Cifog appelle "tous les professionnels au respect des règles de biosécurité" (changer de tenue en entrant sur le site, mettre les animaux à l'abri, désinfecter les roues et bas de caisse des véhicules...).

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/de-plus-en-plus-de-mammiferes-touches-par-la-grippe-aviaire-loms-est-inquiet-pour-lhomme

"Aucune inquiétude" cependant concernant Noël, explique Mme Pé : "Les foies gras sont souvent déjà dans les rayons. Les foies crus, à préparer, vont arriver et il n'y a pour l'instant aucune raison de penser qu'il y aura un impact."

Ce ne sera toutefois pas l'abondance. La production a "repris des couleurs" par rapport à l'année 2022 "absolument horrible" - les canards avaient été décimés par le virus ou les abattages préventifs - mais l'offre reste en repli de 33% par rapport à 2020.

La profession a prévenu qu'après une augmentation des prix de plus de 15% en 2022, le foie gras coûterait cette année encore "environ 5%" plus cher dans les supermarchés.

Avec AFP

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