Grève de la fonction publique : APH et Jeunes Médecins solidaires

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Action Praticiens Hôpital (APH) et Jeunes Médecins soutiennent la journée de mobilisation contre le projet de réforme de la fonction publique qui se déroule aujourd’hui. Coup de projecteur sur les revendications.

Grève de la fonction publique : APH et Jeunes Médecins solidaires

Vous n’êtes pas censés sans savoir que neuf syndicats de la fonction publique (FP) ont appelé à une journée de mobilisation et de grève ce jeudi 9 mai. Objectif : protester contre le projet de loi de « transformation de la fonction publique » qui est actuellement en cours d’examen à l’Assemblée nationale.
 
Action Praticiens Hôpital (APH) et Jeunes Médecins soutiennent entièrement le mouvement de grève et tous les PH qui s’associeraient au mouvement, rappellent les deux syndicats dans un récent communiqué.
 
« De nombreuses dispositions de ce projet de loi vont impacter l’ensemble des agents publics, y compris les personnels médicaux, odontologiques et pharmaceutiques hospitaliers, comme la rémunération au mérite, le recours accru aux contractuels, la fragilisation des instances de dialogue social, la remise en cause des comités médicaux… », selon APH et Jeunes Médecins.
 

Non aux 120 000 suppressions de postes

 
Pour rappel, les neuf organisations syndicales (CFDT, CFTC, CFE-CGC, CGT, FAFP, FO, FSU, Solidaires, et UNSA) revendiquent l'augmentation de la valeur du point d'indice afin d’améliorer leur pouvoir d'achat, la suppression du jour de carence, tout en rappelant leur opposition aux 120 000 nouvelles suppressions de postes annoncées.
 
Elles considèrent également que la loi dite de « transformation de la fonction publique » contient des dispositions susceptibles d’avoir « une portée très grave » pour l’avenir de la FP. À titre d’exemple, la mise en place d’une instance unique, en lieu et place des comités techniques et CHSCT, « risque de diluer et amoindrir les actions dans des domaines essentiels de la sécurité, de la santé et de la vie au travail », met en garde le communiqué de presse unitaire.
 
Le projet de suppression des compétences des CAP (commissions administratives paritaires) en matière de promotion et de mobilité, pourrait aussi « favoriser une gestion opaque et priver les personnels de recours contre l’arbitraire », poursuit le communiqué.
 

Aggravation de la précarité

 
Autre point de discorde : le recours au recrutement accru de contractuels pourrait aggraver la précarité dans la fonction publique, car « des contrats de mission à durée déterminée » pourront être rompus « à tout moment ».
 
Pour l’Unsa fonction publique, la créa­tion de contrats de mis­sion de 1 à 6 ans et de CDD de trois ans renou­ve­la­bles « éloigne d’autant une pos­si­ble titu­la­ri­sa­tion ou cédéi­sa­tion des agents contrac­tuels ».
 
Les agents publics « sont la cible de mesu­res néga­ti­ves à leur encontre depuis le début du quin­quen­nat : gel du point d’indice, jour de carence, aucune reva­lo­ri­sa­tion sala­riale, baisse du pou­voir d’achat, amoin­dris­se­ment de leurs droits », estime l’Unsa fonction publique
qui reven­di­que le dégel du point d’indice pour tous les agents.
 
Même son de cloche du côté de la CGT qui considère que la loi dite de « transformation de la fonction publique » permettra « d’embaucher des agents contractuels (non fonctionnaires) en « CDD de projet » pour permettre la mobilisation de compétences externes à la conduite du dit « projet », précise le tract fédéral distribué aujourd’hui.
 

Vers une privatisation des services publics ?

 
Et de poser la question suivante : « N’est-ce pas là un pas vers une privatisation des services publics ? Cette loi favorisera ainsi l’application d’une décision déjà prise : supprimer 120 000 postes de fonctionnaires. Il faudra faire plus et bien avec moins de moyens et encore moins de personnel ! »
 
Quant à la FSU, elle s’étonne du double discours du gouvernement dans un communiqué. Suite aux mobilisations des personnels, le « président a dû annoncer certaines mesures (fin des fermetures d’écoles, des hôpitaux, plus de fonctionnaires sur le terrain, revalorisation des enseignant-es…) », rappelle le syndicat.
 
Et voilà qu’il « confirme dans le même temps les réformes en cours comme celle de la Fonction publique et la baisse des dépenses publiques ce qui est contradictoire avec l’objectif de plus et mieux de services publics sur tout le territoire... »
 
Telles sont les raisons pour lesquelles les syndicats s’opposent au projet de loi de transformation de la fonction publique et demandent au gouvernement « qu’il ouvre enfin des négociations sur de nouvelles bases. »
 

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