En Ile-de-France, les pompiers ne peuvent plus être les « taxis rouges » du Samu

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Un rapport de la Cour des comptes pointe la sur-activité des pompiers engendrée par leur coopération avec le Samu. 

En Ile-de-France, les pompiers ne peuvent plus être les « taxis rouges » du Samu

Ce n’est pas WUD qui le dit, mais la cour des comptes dans un rapport rendu au premier ministre. La suractivité opérationnelle de la Brigade des Sapeurs Pompiers de Paris (BSPP) doit imposer une coopération et une mutualisation entre BSPP et Samu. La cour met en avant un nombre « disproportionné » d’interventions pour secours à victimes : 80 % des 405 766 sorties, contre 14 480 interventions sur incendies. 70 000 à 100 000 sorties seraient évitables – dont 20 000 pour alcoolisation festive -  toujours selon la cour des comptes. Peu satisfaits du dévoiement de leur mission première, les soldats du feu rechignent à prolonger leurs contrats initiaux (54 % désormais contre 75 % en 2015). En outre, la croissance des agressions (+60 % en 2018, soit 317 actes dont un mortel) devient un obstacle à la fidélisation.
 
Mais ce qui devrait faire du bruit dans les jours qui viennent, c’est la remise en cause des liens entre les pompiers et le SAMU (les « rouges » et les « blancs »). Si la cour des compte se félicite de la coordination avec la police, elle précise que les relations entre les services d’aide médicale urgente SAMU de Paris et petite couronné n’ont guère évolué : deux entités dont les outils de planification s’ignorent, des procédures différentes qui occasionnent des étapes supplémentaires, une absence d’outils informatiques interopérables…
Pourtant, entre 2011 et 2017, l’augmentation des appels des Samu vers la BSPP a été de 61 %... "L’organisation défaillante du transport sanitaire conduit à la prise en charge de 20 000 trajets chaque année par les  véhicules de la BSPP".
Aux « rouges » « la rapidité d’intervention », aux « blancs » « la prise en charge médicale dès l’appel d’urgence ». « Très 20e siècle comme approche », commentent pour WUD de jeunes urgentistes. « On peut faire les deux : aller vite quand c’est nécessaire, médicaliser quand c’est nécessaire. Mais un médecin par camion c’est dépassé ». 
 
Bref, la cour des compte estime que la BSPP ne doit pas être le pourvoyeur de « taxis rouges » pour transporter les victimes qui appellent le 15 vers les établissements hospitaliers en particulier lorsque les transports résultent « de facteurs démographiques et sociaux auxquels s'ajoutent le développement des soins ambulatoires et la dégradation de la présence médicale de proximité, notamment en Seine-Saint-Denis". Quelle solution ? Une plateforme commune.
Dans l’Hérault, déjà les pompiers facturent 500 euros au Samu lorsqu’ils sont déclenchés sur les interventions jugées non urgente. C’est une autre solution.
 
 

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