Arrêt de travail : les médecins dans le viseur du Medef

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Pour le Medef, les médecins devraient être plus contrôlés, pour faire baisser le nombre d'arrêts maladie. La CSMF s'étrangle...
 

Arrêt de travail : les médecins dans le viseur du Medef

Le Medef se serait-il pris pour une société savante ? À en croire leur dernier communiqué, le doute est permis. En effet, réagissant à la volonté du gouvernement de légiférer sur le contrôle des arrêts de travail, le Medef y va de ses propositions. Non sans rappeler, au préalable, que le verdict du gouvernement sur la dérive des indemnités journalières était quelque peu faussée. En effet, si le Medef constate que les arrêts de travail ont augmenté de +19% entre 2010 et 2017, il note aussi que les cotisations employeurs et salariés ont progressé, sur la même période, de +31%. Et de conclure, a contrario du discours gouvernemental : « Le coût des arrêts de travail a donc baissé. » Qui plus est, la relative augmentation des indemnités journalières serait due à la hausse du nombre de salariés, et au vieillissement de la population au travail. 

Médecins traitants seuls prescripteurs des arrêts de travail !

Partant de ce constat, on est tout surpris de prendre connaissance des propositions du Medef pour remédier à cette fausse gabegie qu’est l’augmentation des indemnités journalières. Après avoir tiré le constat que, de manière relative, les IJ n’avaient pas augmenté, le syndicat patronal propose ni plus ni moins que de taper sur les médecins pour « maitriser ces dépenses ». Ainsi, le Medef propose de placer sous contrôle systématique tout médecin à partir du 4e arrêt prescrit ! Ce n’est pas tout : pour le Medef, le médecin traitant doit être le seul habilité à signer des arrêts maladie, tandis que les contre-visites médicales doivent être facilitées ! Paternaliste, le Medef propose même aux médecins de leur inculquer de bonnes pratiques en matière d’arrêt de travail, validées par la Haute autorité de santé…

De mauvaises idées

Il n’en fallait pas plus pour faire réagir la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), sur le mode « énervé ». Pour le syndicat médical, les propositions du Medef sont de « mauvaises idées » car « s’il y a des médecins considérés comme trop gros prescripteurs d’arrêts maladie, il faut d’abord s’interroger pourquoi, et devant quels problèmes ou quels types d’entreprise ont-ils à faire ». Aussi, restreindre la prescription d’arrêts de travail au médecin traitant témoigne, pour la CSMF, d’une méconnaissance du système de santé. Seul un retour à la réflexion et à la concertation, plutôt qu’à la stigmatisation, serait à même de résoudre le problème prégnant du coût des indemnités journalières. La CSMF y est prête. Et le Medef ? 

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