Nous vous l’annoncions dès le début de ce mois de mai : les aides versées par l’assurance maladie pour aider les médecins libéraux à s’acquitter de leurs charges dans le cadre de la pandémie de Covid19 ne concernent pas les remplaçants. À leur grand désarroi. « Au vu de la baisse d’activité due à l’épidémie, il y a eu une annulation massive de remplacements à partir de mi-mars ». « « Ils sont les plus touchés et aucune compensation ne leur est proposée à ce jour, ce n’est pas normal ! », s’offusquait Laure Dominjon, présidente du syndicat Reagjir, dans un communiqué de presse diffusé au début de ce mois. Reagjir vient de recevoir le soutien de six autres syndicats de médecins (CSMF, FMF, Isnar-IMG, MG France, Isni, Jeunes médecins), qui viennent de signer un communiqué commun en défense des médecins remplaçants. « La mise en place d’une indemnité de compensation des charges pour les médecins libéraux ne concerne pas aujourd’hui les médecins remplaçants. La pratique de la médecine libérale ainsi que ses contraintes sont pourtant du même ordre, quelles que soient les modalités d'exercice : collaboration, installation, remplacement ; en cabinet, au sein d'un établissement de santé... Ainsi les réponses à apporter aux conséquences de la pandémie de Covid-19 doivent, elles aussi, être équivalentes pour tous les médecins libéraux ! », s’insurgent les syndicats dans un communiqué commun.
L’assurance maladie se défaussait en affirmant au syndicat Reagjir qu’elle ne s’opposait pas au dédommagement des médecins remplaçants, mais qu’elle ne possédait pas leur données économiques. Ce à quoi le syndicat Reagjir lui avait répondu que les Urssaf et l’administration fiscale sont en possession de ces données sur les remplaçants. Les 7 syndicats, dans leur communiqué commun, abondent dans le même sens, en affirmant que « l’absence de données économiques invoquée par la CNAM ne doit pas servir d'argument pour se soustraire à la nécessité d’accompagnement financier pour les médecins remplaçants. Cet accompagnement pourra se faire sur un mécanisme équivalent à celui proposé par la CNAM pour les médecins libéraux installés en tenant compte du chiffre d’affaires moyen des remplaçants constaté en 2019, de leur taux de charge et de leur perte d’activité ». Et de conclure : « Soutenir les remplaçants, c'est aussi et surtout soutenir la jeune génération qui représente l’avenir de notre profession et sans laquelle le système de santé de demain ne pourra se construire. »