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Par décret du Président de la République publié le 2 décembre 2025, 33 médecins ont été distingués dans l’Ordre national du Mérite. Créé en 1963, l’ordre récompense les « services distingués » rendus à la Nation dans tous les secteurs, dont la santé. Trois grades composent l’ordre : chevalier, officier et commandeur, ce dernier représentant le niveau le plus élevé avant les dignités.
Au-delà du symbole, qu’est-ce que cette distinction signifie réellement pour un médecin ?
Ce que l’Ordre national du Mérite récompense
L’entrée dans l’Ordre reconnaît un parcours marqué par l’engagement public, la continuité du service, la responsabilité assumée dans la durée et, dans certains cas, un rôle structurant pour une discipline ou une institution. Dans la santé, elle distingue aussi bien des cliniciens, des médecins libéraux, des hospitaliers, des urgentistes, des médecins de santé publique que des soignants engagés dans la formation, la recherche ou les secours.
Comme l’explique la Grande chancellerie, la distinction atteste de « services distingués », un terme large qui recouvre la fidélité au service public, l’implication professionnelle, la transmission, la contribution à la sécurité sanitaire ou au fonctionnement des structures de soins. En filigrane, la légion et le Mérite restent des marqueurs institutionnels : ils signalent une trajectoire solide et reconnue.
Ce que cela apporte réellement
Il existe de nombreux fantasmes autour des décorations nationales. En réalité, une distinction de l’Ordre national du Mérite n’offre aucun avantage matériel ou administratif.
Aucun privilège légal.
Aucun avantage fiscal.
Aucun passe-droit administratif.
Aucun revenu, aucune pension, aucun droit spécifique dans l’exercice médical.
Son impact est ailleurs, davantage symbolique que statutaire. Pour un médecin, être décoré confère une forme de légitimité institutionnelle. Cela facilite parfois la prise de responsabilités dans une association, une commission ou un ordre professionnel. Cela peut peser dans des instances, des comités ou des nominations internes, non par effet juridique, mais par reconnaissance du parcours. C’est un marqueur de fiabilité, d’engagement, de loyauté et de compétence. En somme, un signe public envoyé par l’État : « Votre travail compte. Vous avez servi la collectivité. »
La distinction n’est ni un grade professionnel, ni un outil de carrière automatique. Elle ne transforme pas la pratique médicale, n’ouvre aucun droit et n’a aucune incidence réglementaire. La plupart des bénéfices sont symboliques, non opérationnels. La confusion fréquente avec des privilèges supposés relève de l’imaginaire social, pas du droit.
Les 33 médecins distingués
Au grade de commandeur
Bernard Nordlinger, ancien président du comité éthique et scientifique pour les recherches, les études et les évaluations en santé, membre de l’Académie nationale de médecine ; 53 ans de services.
Au grade d’officier
Caroline Cross, médecin généraliste, présidente nationale d’une association d’aide humanitaire.
Florence Troisvallets, médecin de classe exceptionnelle de sapeurs-pompiers professionnels ; 33 ans de services.
Alain Prochasson, médecin généraliste, président-fondateur d’une communauté professionnelle territoriale de santé ; 49 ans de services.
Au grade de chevalier
Jean-Pierre Detroyes, médecin généraliste ; 51 ans de services.
Violaine Emal, médecin néphrologue ; 46 ans de services.
Vincent Lucas, médecin gynécologue-obstétricien ; 39 ans de services.
Agathe Fantou, médecin urgentiste, médecin du sport dans un centre de performance sportive régional ; 10 ans de services.
Bernard Jouve, docteur en médecine et docteur en histoire, auteur ; 58 ans de services.
Alain Baert, ancien médecin légiste, chercheur, médecin fédéral d’une association agréée de sécurité civile ; 49 ans de services.
Arnaud Loyer, médecin de classe exceptionnelle de sapeurs-pompiers professionnels ; 28 ans de services.
Hédi Tira, médecin-conseil du Consulat général de France à Tunis ; 46 ans de services.
Alain Assouline, médecin généraliste, adjoint au maire de Saint-Mandé ; 40 ans de services.
Sophie Augros, docteure en médecine, sous-directrice au sein d’une agence régionale de santé ; 17 ans de services.
Laure Baudin, médecin urgentiste, cheffe du service d’accueil des urgences et présidente de la commission médicale d’établissement d’un centre hospitalier ; 25 ans de services.
Sylvie Bresson-Petitgand, praticienne hospitalière en médecine et soins médicaux de réadaptation ; 40 ans de services.
Claire Douçot, médecin généraliste ; 27 ans de services.
Fouzia Heireche, médecin urgentiste, directrice médicale du SAMU d’un centre hospitalier universitaire ; 17 ans de services.
Marcel Ichou, médecin généraliste libéral ; 45 ans de services.
Sibylle Lanter-Braunschvig, ancienne médecin psychiatre libérale et psychanalyste ; 49 ans de services.
Christian Laurent, médecin généraliste, coordonnateur dans un centre de santé intercommunal ; 41 ans de services.
Jacques Markarian, médecin anesthésiste-réanimateur, ancien responsable des soins intensifs d’un centre médico-chirurgical ; 51 ans de services.
Jean-Philippe Migniot, médecin généraliste, médecin de sapeurs-pompiers volontaires ; 34 ans de services.
Jean-Philippe Page, médecin anesthésiste-réanimateur et urgentiste, président d’une association nationale de médecins et sauveteurs en montagne ; 22 ans de services.
Étienne Pot, médecin de santé publique, délégué interministériel à la stratégie nationale pour les troubles du neurodéveloppement ; 14 ans de services.