130 médecins demandent plus de femmes parmi les PU-PH

Article Article

Dans une tribune publiée dans Le Monde, un collectif de médecins dénonce le manque de femmes titulaires de postes à responsabilité dans la fonction publique hospitalière.
 

130 médecins demandent plus de femmes parmi les PU-PH

« Nous appelons également à ce que les femmes soient davantage représentées dans les instances de gouvernance des hôpitaux, des facultés de médecine, et des conseils d’administration des sociétés savantes médicales ». Un collectif de 130 médecins – hommes et femmes – répond ainsi aux discussions engagées par Olivier Dussopt, secrétaire d’État auprès de Gérald Darmanin, sur l’égalité hommes-femmes dans la fonction publique.
 
Dans une tribune qu’ils signent dans Le Monde, ils appellent à équilibrer les chiffres : « en 2016, 54 % de la population des médecins de 35-50 ans étaient des femmes », alors qu’en 2017 et 2018, seulement 28 % des nominations au poste de PU-PH concernaient les femmes. Pour les maîtres de conférences, c’est un peu plus (38 %), mais on est encore loin de l’équilibre.
 
À Paris, le déséquilibre semble encore plus prononcé. Les douze présidents des CME locales de l’AP-HP sont des hommes. Et cette prédominance se retrouve à tous les étages.
 
« Schéma masculin prédominant »
 
La tribune rappelle des explications avancées pour ce déséquilibre : autocensure des femmes, obligation de mobilité, « reproduction inconsciente et collective du schéma masculin prédominant à l’université ». « Mais ces seules raisons ne sauraient expliquer la persistance d’un tel écart, à un moment où la démographie médicale aurait certainement dû le combler », insiste-t-elle.
 
Ses signataires rappellent ainsi que dans les publications scientifiques, et d’après une étude parue dans le Jama, les co-auteurs masculins sont plus fréquemment cités en premiers, que les femmes sont moins fréquemment invitées aux séminaires scientifiques. Elles sont, de manière générale, moins représentées, que ce soit sur les aspects scientifiques ou administratifs.
 
Évaluer pour agir
 
Les médecins proposent notamment que, dans le rapport de la Cour des comptes sur les CHU, la place des femmes soit évaluée. « Nous proposons également qu'une réflexion et des actions soient menées pour accompagner les femmes à être candidates aux nominations comme maître de conférences (MCUPH) ou de professeurs (PUPH) », concluent-ils.
 
Petit point de satisfaction, mais pas des moindres : si, dans les instances hospitalo-universitaires, les femmes sont peu représentées, les deux ministres de la Santé et de l’Enseignement supérieur sont des femmes.

Les gros dossiers

+ De gros dossiers