Un tiers des médecins, installés récemment en zone sous dense en Ile-de-France, ne savaient même pas qu’une aide financière existait

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Créée pour enrayer la désertification médicale, l'aide à l'installation a bénéficié à seulement 20% des praticiens arrivés ces dernières années dans les zones déficitaires d'Ile-de-France et beaucoup n'en ont jamais entendu parler, a déploré aujourd’hui l'union régionale (URPS) des médecins libéraux.

Un tiers des médecins, installés récemment en zone sous dense en Ile-de-France, ne savaient même pas qu’une aide financière existait

© IStock 

En quatre ans, de 2018 à 2021, près de 1 750 médecins se sont installés dans une "zone d'intervention prioritaire" francilienne, mais "seulement" 365 ont signé un contrat d'aide à l'installation avec la Sécu, relève l'URPS dans un communiqué.

Doté de 30 000 à 60 000 euros selon les cas de figure, ce dispositif conçu en 2016 a pour objectif de "lutter contre la désertification médicale", rappelle l'Assurance maladie sur son site internet.

Les résultats ne sont pas au rendez-vous : fin 2021, 2 085 praticiens avaient reçu cette subvention au niveau national.

Afin de comprendre "pourquoi ils sont si peu nombreux à signer" en région parisienne, l'URPS a fait un sondage au début de l'été auprès de 1 750 récemment installés en "zone déficitaire". Sur 244 réponses reçues, il ressort qu'un tiers de ceux qui n'ont pas sollicité l'aide n'avaient "pas été informés de son existence".

Malgré ces lacunes, l'URPS défend tout de même le dispositif et plaide pour "l'ouvrir à tous ceux qui le souhaitent"

La preuve d'un défaut de communication des pouvoirs publics, estime Valérie Briole, présidente de l'instance francilienne, qui confie à l'AFP que "si la Sécu n'est pas capable de le faire, ça ne va pas".

Elle pointe également les contreparties exigées (exercice en groupe, tarifs limités, participation aux gardes), qui ont dissuadé une majorité de demander l'aide à l'installation : "On invente des procédés restrictifs et complexes, puis on dit que ça ne marche pas".

Malgré ces lacunes, l'URPS défend tout de même le dispositif et plaide pour "l'ouvrir à tous ceux qui le souhaitent".

Consciente que le gouvernement "n'est pas prêt à revaloriser le prix de la consultation de base", Valérie Briole juge que cela "peut permettre de sauver quelques installations".

Avec AFP

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