Un centre pour former à la chirurgie mini-invasive du futur

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L’IRCAD (Institut de Recherche contre les Cancers de l'Appareil Digestif) est un centre de recherche et d’enseignement basé à Strasbourg. Petite boîte devenue référence mondiale en chirurgie mini-invasive, l’Institut développe et enseigne les dernières techniques de pointe. Retour sur ce centre où l’on pratique la chirurgie du futur.

 

Un centre pour former à la chirurgie mini-invasive du futur

Quand l'IRCAD a vu le jour, au début des années 1990, la chirurgie augmentée balbutiait. « Je me souviens être allé à une conférence en Allemagne d'un colonel de l'armée américaine, un grand visionnaire. C'était en 1991, et il parlait déjà du pouvoir d'Internet dans la médecine, d'intelligence artificielle, d'imagerie médicale en 3D... De cette conférence, je n'ai compris que 20 % ! », sourit le Professeur Jacques Marescaux.

Pourtant, une fois revenu en France, l'idée avait bien fait son chemin dans l'esprit de ce chercheur, qui dirigeait à l'Inserm l'unité Science Informatique et Chirurgie. « Je suis revenu avec une vision de l'avenir de la chirurgie. Mais ici, la chirurgie informatique était considérée comme un gadget, ça n’intéressait personne ! », se rappelle-t-il. Alors, il décide de suivre son intuition : il fonde son institut privé à but non lucratif et multiplie les partenaires publics et privés à travers le monde, dont Medtronic, partenaire historique depuis 1994.

L'avenir a donné raison à cette intuition. En quelques années, l'IRCAD s'est imposé comme une référence mondiale en chirurgie mini-invasive. Ce centre de recherche et d'enseignement, étalé sur 13 000 m2 et abrité dans l'enceinte des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, forme chaque année 6200 chirurgiens issus de plus 120 pays. Les dernières techniques de pointe y sont enseignées et développées, avec un objectif : utiliser la « médecine du futur » -3D, IA, robots...- au service d’une chirurgie toujours moins invasive.

 

Ce que veulent les chirurgiens

Pour orienter ses travaux de recherche en chirurgie augmentée, l'IRCAD est parti des besoins du terrain. « Nous avons mené des enquêtes au sein de notre réseau de chirurgiens pour leur demander ce qu'ils attendent de la chirurgie augmentée ; comment, selon eux, on peut améliorer les procédures chirurgicales via les technologies informatiques. La première réponse, c'est : je veux voir plus que ce que mes yeux voient ».

 

La main augmentée

La deuxième réponse des chirurgiens sondés par l'Ircad, c'est : avoir une main augmentée. Là aussi, l'Institut et ses partenaires ont mis le paquet pour répondre à ce besoin : 23 robots sont mis à disposition des chirurgiens en formation et des chercheurs, et font de l’IRCAD une véritable plateforme d'enseignement et de recherche. L'Institut travaille depuis 20 ans avec 300 ingénieurs de Strasbourg sur un prototype de robotisation d'endoscopie flexible – qui a même fait l'objet en 2014 d'une démo à François Hollande, alors président de la République !

L'intelligence artificielle est aussi au cœur des formations et des travaux de recherche de l’IRCAD. « En ce moment, on travaille sur un dispositif qui envoie une alarme au chirurgien s'il constate que la procédure chirurgicale ne répond pas au geste standard ; la machine s’arrête, comme un freinage automatique ».

 

Des formations connectées

« L’Ircad, ce n’est pas de la recherche pour la recherche ; sa culture, c’est le transfert de technologies », poursuit le Pr Marescaux. C’est la raison pour laquelle le centre a ouvert des antennes partout dans le monde – à Kigali, Rio de Janeiro, Taïwan, Beyrouth… - et que la formation est au cœur de sa vocation.

« La majeure partie de l’enseignement théorique, ce sont des sessions en visio de techniques chirurgicales menées dans les blocs opératoires du monde entier, par les plus grosses pointures. Notre enseignement est fondé sur tout ce réseau que nous avons mis en place depuis 28 ans ».

 

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