Scoop : les MG suivent leurs propres conseils

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Pas bien la cigarette

Scoop : les MG suivent leurs propres conseils

Santé Publique France a dévoilé son rapport sur le tabagisme chez les professionnels de santé. En 2015, les médecins généralistes n’étaient que 14 % à fumer quotidiennement. C’est exactement deux fois moins que l’ensemble de la population.

« Faites ce que je dis, pas ce que je fais ». C’était un peu le credo de nombreux médecins fumeurs qui devaient faire la morale à leurs patients tout en s’affranchissant de la respecter eux-mêmes. Cette époque est révolue ! Finie la petite cibiche entre deux patients. Les médecins généralistes d’aujourd’hui sont des saints, et ils ne sont que 16 % à fumer (régulièrement ou occasionnellement), contre 34 % dans la population générale.

Ces résultats sont issus d’une étude publiée ce mercredi par Santé Publique France, et reposent sur des chiffres de la DREES, des observatoires régionaux de la santé (ORS) et des Unions régionales des professions de santé médecins libéraux (URPSML) des régions Pays de la Loire, Poitou-Charentes et Provence-Alpes-Côte d’Azur. L’enquête a été menée auprès de 1414 médecins généralistes, début 2015.

Hommes, femmes, jeunes, moins jeunes

Les quelques fumeurs qui restent sont, dans leur grande majorité, des fumeurs quotidiens (14 %). Seuls 2 % des médecins généralistes sont encore des fumeurs occasionnels. Les autres ont peut-être déjà arrêté. L’étude apporte en effet un enseignement important : la prévalence du tabagisme est en chute libre depuis 2003, date à laquelle la profession comptait 29 % d’accros.

Qui fume parmi eux ? Un peu tout le monde, et personne en particulier. Les chiffres sont stables selon les classes d’âge et le sexe : entre 15 % pour les femmes de moins de 50 ans et 18 % pour les hommes de plus de 50 ans. Chapeau.

Les médecins sont des champions

L’étude ne dit pas ce qui les a poussés à arrêter (ou à ne pas s’y mettre). Les campagnes de prévention ont forcément joué un rôle, les médecins y étant encore plus exposés que le reste de la population, déjà bien martelée. La petite réflexion en provenance des patients « ah bon, vous fumez docteur ? Vous savez, c’est pas bon pour la santé pourtant » a peut-être aussi joué son rôle. Personne n'aime se l'entendre dire…

Du côté des autres professionnels de santé, les résultats ne sont pas aussi bons. Les chiffres fournis par Santé Publique France, qui datent un peu (2010), signalent que 30 % des infirmiers et sages-femmes fument (dont 23 % quotidiennement). Un peu moins que le reste de la population, mais pas franchement bon. C’est pire chez les aides-soignants, qui sont plus de 4 sur 10 à fumer. Les médecins font donc figure d’exemples dans la lutte contre les addictions. Champagne ?

 

 

Source:

Jonathan Herchkovitch

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