Pour la HAS, tous les seniors doivent se vacciner contre les pneumocoques, pas seulement les plus fragiles

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Face à une hausse des infections à pneumocoques et aux risques accrus qu'elles représentent chez les seniors, la Haute autorité de santé recommande d'élargir la vaccination à tous les Français de 65 ans et plus, au-delà des plus fragiles, comme c'était le cas jusqu'ici.

Pour la HAS, tous les seniors doivent se vacciner contre les pneumocoques, pas seulement les plus fragiles

© Midjourney x What's up Doc

Cette vaccination était recommandée, depuis juillet 2023, pour les adultes à risque de forme grave devant une augmentation de l’incidence des infections à pneumocoques invasives.

La HAS juge désormais nécessaire de l'élargir à « toutes les personnes de 65 ans et plus, et non plus seulement aux seniors présentant des comorbidités », indique dans un communiqué l'autorité, qui s'est auto-saisie alors qu'elle est d'ordinaire consultée par le ministère de la Santé. Reste au ministre de la Santé à suivre, ou pas, la recommandation.

La bactérie Streptococcus pneumoniae, responsable des infections à pneumocoques, est en France la première cause d'infections invasives (méningites, bactériémies) chez l'adulte. C'est aussi l’un des principaux facteurs de surinfection bactérienne de la grippe chez l'adulte.

Avec l'élargissement de la cible vaccinale, un « double objectif » est affiché par la HAS : accroître la couverture vaccinale mais aussi simplifier le calendrier des vaccinations par âge clef.

3 fois plus sévère après 65 ans

La couverture vaccinale est globalement jugée « très insuffisante » : entre 5 et 16,9%, alors que « l'incidence des infections invasives est restée élevée chez les adultes à risque et augmentant de façon importante avec l'âge », note l'autorité.

Or « l’âge est un facteur de risque à lui seul pour préconiser l’élargissement » : 60% des cas d’infections invasives à pneumocoque concernent des 65 ans et plus, et la sévérité de ces infections est multipliée par trois à 65 ans.

La mortalité des pneumonies à pneumocoque touche un patient hospitalisé sur dix, voire plus chez les patients âgés.

Chez les 65 ans et plus, la moitié des hospitalisations pour pneumonie aiguë et plus d'un quart de celles pour infection invasive à pneumocoque, surviennent chez des personnes sans comorbidités, échappant aux recommandations vaccinales actuelles.

Le quatrième vaccin désormais recommandé 

La HAS indique par ailleurs avoir pris en compte les données d'efficacité et de tolérance du vaccin Prevenar-20 (laboratoire américain Pfizer), ainsi que celles sur la pharmacovigilance.

Chez les 65 ans et plus, quatre vaccins (Covid, grippe, zona, pneumocoque) et un rappel (DTP) sont désormais recommandés. 

Récemment, la HAS a également recommandé la vaccination contre le virus respiratoire syncytial (VRS), à l'origine de la bronchiolite, pour les plus âgés (à partir de 75 ans) ainsi que les 65 et plus présentant des pathologies cardiaques ou respiratoires chroniques. 

Le vaccin contre le pneumocoque, en une dose unique, peut être administré séparément ou conjointement avec un vaccin anti-grippal et un rappel contre le Covid.

Le comité des médicaments à usage humain (CHMP) de l'Agence européenne du médicament devrait donner son avis cette semaine sur le vaccin pneumocoque (PCV21) développé par MSD (laboratoire américain Merck) pour protéger les seniors.

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/scepticisme-crainte-deffets-secondaires-inegalites-pourquoi-beaucoup-de-seniors-ne-se

Ce vaccin couvre les sérotypes de pneumocoques responsables de 88% des méningites et bactériémies, selon MSD.

Avec AFP

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