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De nombreuses familles redoutent que leurs enfants aient été en contact avec l'infirmière soupçonnée d'avoir commis des agressions sexuelles filmées sur deux nourrissons, au sein du service de néonatalité de l'hôpital André Grégoire, en Seine-Saint-Denis.
La direction du groupement hospitalier de territoire Grand Paris Nord-Est a publié mercredi un communiqué, en réponse aux parents se plaignant de son silence ou d'un accompagnement jugé très insuffisant.
« Une cellule d'écoute a été mise en place depuis le 5 août et répond à toutes les sollicitations des familles », affirme la direction.
« Un rendez-vous a été proposé à chaque famille potentiellement concernée par les faits, sur la base des éléments transmis par le parquet (...) À ce jour, onze familles ont été rencontrées », précise-t-elle.
« L'hôpital a ciblé des familles dont les enfants ont séjourné dans le service concerné aux mois de décembre 2024 et janvier 2025 et les a reçues », a ensuite commenté le parquet de Bobigny, et « onze d'entre elles ont été orientées vers les services de police qui les ont entendues sans qu'aucun élément ne puisse caractériser une infraction ».
Selon le parquet, « deux mamans ont en l'état identifié leur enfant sur les vidéos » dont la justice dispose.
Le refus de la détention provisoire, ça ne passe pas
L'infirmière, Juliette S., 25 ans, s'était elle-même rendue le 30 juillet au commissariat pour se dénoncer en réponse à des mises en cause sur les réseaux.
Elle est soupçonnée d'avoir agressé sexuellement au moins deux bébés sous l'emprise de son amant au moment des faits, Redouane E., aujourd'hui âgé de 28 ans, qui aurait avoué « fantasmer sur des enfants ».
Cet homme avait été interpellé le 30 juillet chez lui et son matériel informatique saisi.
Tous deux avaient été mis en examen le 2 août. Le parquet avait demandé leur placement en détention provisoire, mais ils ont été maintenus sous contrôle judiciaire par la chambre de l'instruction, à Paris, le 14 août.
Le dossier fait état de deux vidéos. Sur l'une, l'infirmière met deux doigts dans la bouche d'un enfant. Sur l'autre, elle touche le sexe d'un enfant, sous forme de caresses et d'un pincement, avait-il été précisé à l'audience.
Au moins 7 familles demandent à être partie civile dans ce dossier, a affirmé à l'AFP un de leurs avocats. Cependant, ni le parquet ni le juge d'instruction n'ont connaissance à ce stade de constitutions de partie civile de la part des familles.
« Nos clients sont dans une détresse absolue face à l'horreur des faits et se sentent complètement abandonnés par l'hôpital », a assuré à l'AFP Besma Maghrebi Mansouri, rapportant qu'« ils ne comprennent pas non plus que les mis en cause n'aient pas été placés en détention provisoire ».
Avec AFP