MSP en gestion : les avantages du salariat en libéral

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La tranquillité a un prix

MSP en gestion : les avantages du salariat en libéral
Des entreprises proposent des solutions clés en main pour gérer, ou même créer sa maison de santé pluriprofessionnelle. Elles ne sont pas gratuites, mais peuvent s’avérer intéressantes pour les libéraux souffrant de phobie administrative.

Il y a quelques semaines, What’s up Doc partageait l’expérience du Dr Anas Taha qui, à la sortie de ses études de médecine, avait décidé avec quelques-uns de ses amis de créer sa maison de santé pluriprofessionnelle (MSP). Il a raconté son projet, ses réussites et ses galères.

Le projet est beau, mais n’est pas fait pour tous. Pour ceux qui souhaitent sortir de l’hôpital une fois les études terminées, il est bien plus facile de se projeter en remplacements ou en salariat qu’en installation libérale. Histoire de profiter un peu de la vie. Mais à mi-chemin entre le salariat et l’exercice isolé, la MSP n’est pas toujours une galère, et peut aussi proposer un compromis.


Une demi-heure de ménage = deux consultations

Car si pour certains comme Anas Taha, la MSP représente un projet commun dans lequel ils s’investissent totalement et qu’ils gèrent de A à Z, pour d’autres, l’implication peut être plus raisonnable. Ils peuvent être aidés par des sociétés qui se lancent dans la gestion de maisons de santé. « Nous débarrassons les médecins de ce dont ils ont horreur : la gestion », explique Pierre de Hass, fondateur et ancien président de la Fédération des pôles et maisons de santé et fondateur de la société Espage, qui accompagne des MSP depuis 2016.

C’est l’évolution d’une première entreprise, Facilimed, qui mettait à disposition des personnes compétentes pour les postes de coordinateurs. Gestion des locaux, administratif, secrétariat, entretien… Espage décharge les professionnels de santé de tout ce qui est chronophage « pour redonner du temps médical », insiste Pierre de Haas. « J’entends – et j’ai tendance à le croire – que 10 % des médecins généralistes font eux-mêmes le ménage dans leur cabinet. Ça leur prend une demi-heure qu’ils pourraient très bien consacrer à deux consultations supplémentaires ». Et il en va de même pour toute la gestion administrative.

Métro, consults, temps libre, dodo

Concrètement, comment cela se passe ? Les MSP signent un contrat avec l’entreprise de gestion. Celle-ci se charge par exemple de recruter le coordinateur et le secrétariat, fait passer les entretiens, négocie le salaire etc. Les employés seront toujours salariés par la MSP. Ensuite les aléas du quotidien sont gérés par l’entreprise. « S’il y a une fuite d’eau, nous nous en occupons », note Pierre de Haas.

Parmi les autres avantages, le médecin généraliste cite aussi le recours à l’expertise du réseau. « Par exemple, si une MSP souhaite travailler sur les troubles du langage de l’enfant, on va voir dans le réseau si d’autres n’ont pas déjà mis en place des protocoles intéressants », explique-t-il. « Cela évite aux médecins de passer des soirées à faire de la recherche biblio, à tout trouver soi-même simplement pour réinventer le fil à couper le beurre ».

La tranquillité et la bourse

Tout cela semble séduisant, mais a un coût. « Pour un médecin généraliste, cela revient à l’équivalent de cinq à huit consultations par jour – entre 20 et 32 % de sa rémunération. Ensuite, il ne lui reste que ses charges sociales », poursuit le fondateur d’Espage. C’est un peu plus cher qu’une gestion en interne – 50-52 % du chiffre d’affaires contre 45-50 % pour une MSP et 40-45 % en moyenne pour les MG.

Pour les équipes qui souhaitent se regrouper, les médecins proches de la retraite qui aimeraient pérenniser l’offre de soins sur leur territoire ou les praticiens qui projettent de s’installer en groupe avec les avantages et la philosophie des MSP sans leur lourdeur administrative, ce type de solutions peut s’avérer intéressante. Les avantages du salariat, en libéral.

Source:

Jonathan Herchkovitch

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