Médecins, la sécu se chargera de vous choisir votre patientèle

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La commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale a adopté un amendement au projet de loi de santé, qui pemettra à l'assurance maladie d'imposer un patient à un médecin traitant. 

Médecins, la sécu se chargera de vous choisir votre patientèle

Tenez vous bien : demain, c’est l’assurance maladie qui vous choisira (en partie) votre patientèle, que vous le vouliez ou non. Les députés (LREM), en commission des affaires sociales, ont introduit dans le projet de loi de santé le 13 mars dernier, un droit opposable du patient à la désignation d’un médecin traitant. En clair : si un patient pour des raisons diverses n’arrive pas à obtenir de médecins traitant, il pourra saisir « le conciliateur de l’organisme gestionnaire afin qu’un médecin traitant disponible lui soit proposé ». Non contents, les députés LR et Modem cette fois-ci, ont ajouté un article donnant la possibilité à un assuré de saisir le directeur de sa caisse primaire d’assutance maladie pour qu’on lui désigne un médecin traitant parmi une liste de médecins sur son territoire de santé. 

Agnès Buzyn opposée

Pour se justifier les élus ont argué du fait que « 8,6% des assurés de plus de 16 ans n’ont pas de médecin traitant déclaré et 75 caisses primaires d’assurance maladie identifient des difficultés dans ce domaine sur leur territoire ». Agnès Buzyn, ministre de la Santé, s’est opposée à la rédaction de ces amendements. Elle avait demandé à ce que le conciliateur propose un médecin traitant, et non l’impose. Il y a donc de fortes chances pour que cet amendement, adopté en commission des affaires, soit rejeté en séance publique, dès la semaine prochaine. Quoi qu’il en soit, l’ambiance au Parlement n’est pas réellement doc' friendly. Car ce n’est pas le seul amendement voté par les députés et honni par la communauté médicale. Ainsi les élus ont adopté le même jour un article autorisant les pharmaciens à dispenser des médicaments à prescription obligatoire sans ordonnance et dans le cadre de protocoles. « Il s’agirait notamment du traitement des cystites aiguës ou de certaines angines », a expliqué Thomas Mesnier, rapporteur du projet de loi de santé, et auteur de cet article additionnel. Agnès Buzyn a rappelé que les syndicats de médecins étaient opposés à cette mesure. Cela n’a pas pour autant refroidi les députés. Mais ça devrait faire monter la température dans les cabinets médicaux. 

 

 

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