Macron consacre son premier déplacement, de président réélu, au chevet des soins d’urgence à l’hôpital de Cherbourg

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Emmanuel Macron consacre aujourd’hui à Cherbourg le premier déplacement de terrain de son second quinquennat à l'accès aux soins d'urgence, l'une de ses priorités, face à une "crise systémique" du secteur de la santé, avec des hôpitaux engorgés et des déserts médicaux croissants.

Macron consacre son premier déplacement, de président réélu, au chevet des soins d’urgence à l’hôpital de Cherbourg

Dès la fin d'un sommet européen à Bruxelles dédié au soutien à l'Ukraine, le chef de l'Etat prendra le chemin du Centre hospitalier de Cherbourg où il est attendu à 16H15 avec la nouvelle ministre de la Santé Brigitte Bourguignon.

Il s'entretiendra avec "tous les acteurs de la santé" (urgentistes, infirmiers, médecins généralistes, administration) "de l'accès aux soins urgents et non programmés", tant "aux urgences hospitalières qu'en médecine de ville", a précisé l'Elysée.

Tous les voyants sont au rouge dans les services d'urgence, déjà fortement éprouvés depuis deux ans par la pandémie de Covid-19, en raison de la pénurie de soignants.

Fermetures de nuit, "délestages" sur d'autres hôpitaux, accès filtrés par les Samu : au moins 120 services d'urgence ont été forcés de limiter leur activité ou s'y préparent, a alerté le 20 mai l'association Samu-Urgences de France (SUdF).

Au total, quasiment 20% des quelque 620 établissements, publics et privés, hébergeant un ou plusieurs services d'urgences sont touchés.

Signe supplémentaire d'une crise inédite, 14 des 32 plus gros hôpitaux français (CHU et CHR) figurent sur cette liste. A Cherbourg, à moins d'une urgence vitale, seul un appel préalable au 15 peut ainsi permettre une admission à certaines heures.

Sur tout le territoire, l'accès aux soins de ville devient en outre de plus en plus difficile en raison d'un manque de médecins et d'une saturation des maisons de santé.

Malgré le doublement du "nombre de maisons de santé pluriprofessionnelles" depuis 2017 et des "investissements sans précédent" après notamment le Ségur de la Santé, "des difficultés profondes rendent aujourd'hui ces métiers difficiles et pas assez attractifs", souligne l'Elysée.

«L’hôpital tient artificiellement au détriment de la santé des hospitaliers qui partent»

L'exécutif entend donc mettre l'accent sur un "plan de recrutement et de fidélisation dans tous les secteurs" de la santé.

"Nous faisons face à une crise systémique", avertit de son côté Jacques Battistoni, président de MG France, le principal syndicat de médecins généralistes.

"L’hôpital tient artificiellement au détriment de la santé des hospitaliers, qui partent", renchérit Nicolas Kazolias, aide-soignant à l'hôpital Tenon et membre du collectif Inter-Urgences.

Selon Didier Birig, secrétaire fédéral de FO-Santé, les besoins sont estimés à "200 000 postes, entre les Ehpad et les services hospitaliers".

En renouant avec ces déplacements de terrain, Emmanuel Macron rompt avec une longue parenthèse depuis sa réinvestiture le 7 mai, durant laquelle il a beaucoup consulté mais peu pris la parole sur les sujets nationaux.

Le chef de l'Etat entend démentir ceux qui, jusque dans sa majorité, s'inquiètent d'un manque de souffle de ce début de quinquennat, à 12 jours du premier tour des législatives.

Le gouvernement d'Elisabeth Borne, à peine nommé, multiplie aussi les écueils, entre les accusations de viol portées contre le nouveau ministre des Solidarités, Damien Abad, transfuge LR, et les incidents survenus samedi en marge de la finale de la Ligue des Champions qui ont entaché l'image de la France.

"Il n'y a pas d'état de grâce, on le savait dès le départ", a concédé mardi le député LREM Xavier Iacovelli, estimant plus difficile d'incarner la rupture avec un deuxième quinquennat.

Avec AFP

 

 

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