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En 2022, 8 000 patients – sur 324 000 hospitalisations en psychiatrie – ont été soumis à une mesure de contention, qui consiste à attacher physiquement un patient pour contenir ses mouvements, selon l'association. Cette mesure temporaire est destinée à empêcher un patient en état de crise d'être dangereux pour lui-même ou pour les autres.
« La contention n’est pas un soin, c’est une méthode coercitive extrême qui pousse à son paroxysme la suspension des droits fondamentaux : droit à la dignité, droit à la liberté, droit au consentement libre et éclairé », écrit l’Unafam dans un « manifeste pour l’abolition de la contention » publié mercredi.
L’Unafam compte demander au gouvernement de changer la loi pour l’interdire, alors que se tient mercredi un comité interministériel consacré à la santé mentale.
Les soignants non plus n'apprécient pas cette pratique
L’Unafam, qui accueille chaque année 20 000 familles dans ses 350 sites, a reçu de « nombreux témoignages de souffrances physiques et psychologiques subies, des angoisses, des sentiments de désespoir et de honte » de la part de patients ayant vécu une contention.
Les soignants eux-mêmes vivent mal cette pratique, qui va à l’encontre de leur mission et « nuit à l’attractivité » de la psychiatrie, assure l’Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques.
Pour l’Unafam, le recours à la contention est le symptôme d’un « dysfonctionnement » plus large du système de santé mentale : manque de soins en amont, dû à une « coordination insuffisante » entre généralistes et psychiatres et à une pénurie d’équipes mobiles.
Son usage n’est pas inévitable, affirme l’Unafam, qui souligne que 10 % des établissements psychiatriques français n’y ont jamais recours. Pour s’en passer, l’association propose une meilleure formation des professionnels aux « techniques de désescalade », le développement d’« espaces d’apaisement » et la préparation, en lien avec les malades, de « plans de prévention » personnalisés.
Avec AFP
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