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Deux médecins, dont le chef des urgences du centre hospitalier de Vendôme (Loir-et-Cher), ont été mis en examen pour agressions sexuelles et harcèlement sexuel au sein de ce service, a annoncé le parquet de Blois jeudi soir.
C'est la directrice de l'hôpital qui avait saisi le parquet en mars dernier après la dénonciation de ces faits, indique dans un communiqué la procureure de la République de Blois, Charlotte Beluet. Dans le cadre de l'enquête, huit femmes (médecin, infirmière ou interne) ont déposé plainte contre "trois médecins, âgés de 52 à 63 ans, travaillant au sein du service des urgences, dont le chef de ce service", relate-t-elle.
Deux des médecins, dont le chef de service, étaient "mis en cause dans plusieurs faits d'agression sexuelle et de harcèlement sexuel, certains des faits s'étalant sur plusieurs années". Quatre plaignantes disaient avoir été victimes de ces deux médecins à la fois, souligne la procureure de Blois. Le troisième médecin était quant à lui mis en cause par une plaignante dénonçant des faits de harcèlement sexuel.
Cinq personnes mises en cause
"Plusieurs autres femmes (...), sans déposer plainte, décrivaient des faits d'agression sexuelle, de harcèlement sexuel et/ou moral", ajoute le communiqué.
"Trois femmes dénonçaient également avoir subi, de la part d'une cadre de santé, des menaces ou des actes d'intimidation en lien avec les dénonciations tandis que d'autres dénonçaient des pressions d'une autre cadre de santé, elle-même mise en cause dans des faits de harcèlement moral au travail".
Charlotte Beluet, procureure de la République de Blois
Les trois médecins ont été placés en garde à vue mardi, celle du troisième d'entre eux ayant été levée pour raisons de santé. Les deux cadres de santé, ont été, elles, entendues en audition libre. Une information judiciaire a été ouverte à l'encontre des cinq personnes mises en cause.
Interdits d’exercer à l’hôpital de Blois… mais pas ailleurs
Les deux médecins placés en garde à vue ont été mis jeudi en examen pour agression sexuelle et harcèlement sexuel par personne abusant de son autorité. L'un d'eux, le chef du service des urgences, a en outre été mis en examen pour harcèlement moral au travail, acte d'intimidation sur une victime et subornation d'un témoin.
Tous deux ont réfuté l'ensemble des faits. Ils ont été placés "sous contrôle judiciaire" avec notamment l'interdiction d'entrer en contact avec l'ensemble du personnel du centre hospitalier de Vendôme. Ils peuvent toutefois continuer à exercer leur profession par ailleurs, précise la procureure de Blois, qui avait requis leur placement en détention provisoire.
Les investigations se poursuivent et peuvent éventuellement déboucher sur d'autres mises en examen.
Avec AFP
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