La Covid, une ombre opaque sur l'éducation des filles dans le monde

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Education, santé mentale, subsistance… 95% des filles sont impactées par la crise Covid selon une étude de Plan International. Depuis un an, l'ONG mène des recherches pour comprendre les effets sur la vie des adolescentes et des jeunes femmes à travers le monde. Elle publie la seconde partie de cette enquête : « Des vies qui s'arrêtent : les voix des filles et des jeunes femmes sur l'impact de la Covid-19 ».

La Covid, une ombre opaque sur l'éducation des filles dans le monde

L’ONG Plan International, qui agit pour la défense des droits de l'enfant et l'égalité entre les filles et les garçons, a tenté de mesurer l’impact de la pandémie sur les jeunes femmes et adolescentes. Pour cela, elle en a interrogé 71, âgées de 15 à 24 ans, originaires de 14 pays dont l'Inde, les États-Unis, l'Equateur, l'Égypte, le Mozambique ou encore la France.

On le sait, la pandémie a bouleversé le monde. Et pour ces filles, leur vie est fortement impactée. De cette étude, il ressort que :

  • « 95 % des filles interrogées déclarent que la pandémie a eu un impact négatif dans leur vie ;
  • 20 millions de filles supplémentaires en âge de fréquenter l'enseignement secondaire pourraient être déscolarisées à la fin de la crise ; 
  • 50% des filles s'inquiètent de ne pas pouvoir poursuivre normalement leur scolarité ; 
  • 15 millions de cas supplémentaires de violences de genre sont anticipés pour chaque trimestre de confinement hors de l'école ; 
  • 88% des filles et des jeunes femmes interrogées souffrent d'anxiété en raison de la pandémie ; 
  • 1/3 des jeunes femmes interrogées sont sans emploi et leur famille sans aucun revenu ».

L’enquête s’est articulée autour de 12 thématiques : « la vie et le bien-être ; la connaissance du virus et de la pandémie ; les mesures visant à endiguer la pandémie et circonstances personnelles ayant rendu les mesures de confinement plus difficiles ; l’éducation : à l’école, à la maison, le retour en classe ; l’inquiétude, le stress et le soutien pour y faire face ; les contacts et communications ; les relations avec l’entourage amical et familial et manières de faire face à la situation Santé ; les revenus et moyens de subsistance ; l’accès à l’information ; les connaissance et perceptions du vaccin et enfin l’avenir : point de vue personnel et général ».

Le bilan est globalement morose, on l'a vu, seuls 5% de ces filles n'ont pas déploré d'effets négatifs de la crise sur leur vie. L’accès à l’éducation est notamment un point qui cristallise les difficultés comme on peut le voir dans ces témoignages récoltés par l’ONG :

« Quand j’allais à l’école, j’apprenais et j’étais active, et donc je n’étais pas distraite. Tout ce que nous faisons à présent c’est les tâches ménagères à la maison, donc notre état psychologique est affecté », Tdesey, 16 ans, Ethiopie.

« Ce qui m’inquiète le plus, c’est de savoir si je pourrais terminer mes études puisque les écoles sont fermées » Landisa, 17 ans, Zambie.

« Il y a trop d’agitation et de bruit chez moi. Je n’arrive pas à suivre les cours », Barbara, 16 ans, Brésil.

L'ONG conclut son rapport avec des recommandations envers les différents Etats pour ne pas laisser cette situation s'envinemer. On y retrouver notamment un appel à prendre en compte les effets des mesures sanitaires lorsqu'elles sont prises, garantir un accès équitable à la vaccination, mener des enquêtes sur les violences sexuelles et garantir la sécurité des victimes, ou encore préserver les budgets alloués au développement et à l'éducation malgré le redressement post-Covid qui nous attend. Un vaste programme qui reflète le défi mondial inédit auquel nous sommes confrontés. 

 

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