Botulisme à Bordeaux, déjà douze cas et un décès, tout ça pour des sardines…

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Une personne est morte, parmi une douzaine de cas déclarés de botulisme, pour l’instant, après avoir mangé des sardines en conserve artisanales dans un même restaurant à Bordeaux la semaine dernière.

Botulisme à Bordeaux, déjà douze cas et un décès, tout ça pour des sardines…

© IStock

La Direction générale de la Santé (DGS) a annoncé mardi 13 septembre au soir un décès. Il s'agirait d'une femme de 32 ans dont la nationalité reste à confirmer, selon une source proche du dossier.

Selon le Dr Benjamin Clouzeau, médecin anesthésiste-réanimateur à l'hôpital Pellegrin de Bordeaux, douze cas de botulisme étaient recensés ce matin, dont huit pris en charge au CHU de la ville : sept en réanimation, cinq sous assistance respiratoire.

Il s'agit de Québécois, d'Irlandais et d'Américains, d'après le médecin.

"Il y a d'autres cas rattachés au foyer bordelais, dont un Allemand qui était reparti et qui a été pris en charge dans son pays, a priori il va bien", a ajouté Benjamin Clouzeau, évoquant un cas similaire à Barcelone en Espagne.

Toutes ces personnes ont en commun d'avoir mangé dans un même restaurant, le "Tchin Tchin Wine Bar", entre le 4 et le 10 septembre à Bordeaux, où la fréquentation touristique est importante en septembre.

Dans cet établissement du centre-ville, prisé de la clientèle anglo-saxonne, tous les malades "ont consommé des sardines en bocal réalisées par le restaurateur (fabrication artisanale)", souligne la DGS.

Les autorités sanitaires, en lien avec l'organisme Santé publique France et le Centre national de référence du botulisme de l'Institut Pasteur, recommandent aux personnes ayant fréquenté l'établissement aux mêmes dates et présentant des symptômes (diarrhée, vomissements, troubles de la vision ou de la parole) "de consulter un médecin de toute urgence ou de contacter le 15".

La prise en charge des patients atteint du botulisme en réanimation s’annonce longue

La bactérie clostridium botulinum qui produit la toxine du botulisme se développe notamment dans les aliments mal conservés, faute de stérilisation suffisante.

En France, la majorité des cas de botulisme correspondent ainsi à des intoxications alimentaires par ingestion de ladite toxine dans des salaisons, charcuteries ou conserves d'origine familiale ou artisanale.

Des prélèvements ont été réalisés dans le restaurant et des analyses sont en cours pour "confirmation biologique" de la maladie. Vu son temps d'incubation, la survenue d'autres cas en lien avec le restaurant "n'est pas exclue", selon les autorités sanitaires.

On rappelle que le botulisme est une maladie à déclaration obligatoire.

Selon Benjamin Clouzeau, la prise en charge des patients en réanimation s'annonce longue "car une fois que la toxine est bloquée et fixée, elle paralyse les muscles pendant plusieurs semaines", avec des risques divers de complications.

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Interrogé mardi par le journal Sud-Ouest, le gérant du restaurant incriminé a reconnu avoir servi des conserves de sardines artisanales et qu'à l'ouverture, certaines avaient dû être jetées en raison d'une "forte odeur". Mais "d'autres paraissaient saines et ont été servies aux clients", a-t-il dit.

Avec AFP

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