Affaire du CHU de Rennes : Le chef de service mis en cause fait condamner Paris Match et la journaliste… qui font appel

Article Article

Paris Match et une journaliste de l'hebdomadaire ont été reconnus coupables aujourd’hui par le tribunal judiciaire de Rennes, saisi en référé, d'atteinte à la présomption d'innocence de l'ex-chef du service de neurochirurgie du CHU de Rennes.

Affaire du CHU de Rennes : Le chef de service mis en cause fait condamner Paris Match et la journaliste… qui font appel

© Midjourney x What's up Doc

L'hebdomadaire et la journaliste d'investigation Anne Jouan étaient poursuivis après la publication de deux articles, Requiem au CHU de Rennes et CHU de Rennes, l'onde de choc parus au début de l'année.

Dans ces articles, neuf soignants du CHU dénonçaient à visage découvert les "brimades, humiliations (...) violences verbales et le harcèlement moral et sexuel" dont ils disent avoir été victimes au sein du service de neurochirurgie depuis près de vingt ans.

Les articles mettaient notamment en cause le "management délétère" supposé du professeur Xavier Morandi, chef du service de neurochirurgie entre novembre 2011 et janvier 2023.

Cette décision va permettre de faire perdurer l’omerta à l’hôpital

Dans son jugement, la juge des référés explique que "même si l'auteure a recours au conditionnel, et qu'il est mentionné que Monsieur Morandi demeure “présumé innocent”, ces éléments ne permettent pas de rétablir l'équilibre entre présomption d'innocence et journalisme judiciaire".

Paris Match et Anne Jouan ont été condamnés "aux entiers dépens" (frais de procédure) et à verser la somme de 1 500 euros à Xavier Morandi "au titre des frais irrépétibles" (frais d'avocats).

"Paris Match s'étonne de cette décision incohérente", a réagi auprès de l'AFP l'avocat de l'hebdomadaire Christophe Bigot qui a indiqué faire "immédiatement appel" de la décision.

"Cette décision va faire taire tous les fonctionnaires dénonçant les dysfonctionnements hospitaliers et l'omerta continuera à régner", a dénoncé la journaliste Anne Jouan.

Parallèlement, le professeur Marco Corniola, successeur du Pr Xavier Morandi avant de démissionner en janvier, et lui aussi mis en cause dans l'un des articles, a été débouté de sa demande d'atteinte à sa présomption d'innocence.

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/chu-de-rennes-des-medecins-maltraites-harceles-agresses-denoncent-leurs-chefs-dans-paris

En octobre 2023, l'Intersyndicale Nationale des Internes a porté plainte contre les deux professeurs pour des faits de harcèlement. Une enquête préliminaire est toujours en cours.

Avec AFP

Aucun commentaire

Les gros dossiers

+ De gros dossiers