En raison de l'extinction fin décembre d'un "régime dérogatoire" longtemps en vigueur, plusieurs milliers de Padhue, qui travaillent dans les hôpitaux français depuis des années sous divers statuts précaires, étaient cette année contraints de réussir un concours sélectif, les épreuves de vérifications des connaissances (EVC), pour pouvoir continuer à exercer.
Mais le nombre très limité de places - 2 700 postes ouverts pour 18 000 candidats, selon la conférence des doyens de médecine - avait laissé une grande partie d'entre eux sur le carreau, menacés de perdre leur poste, voire de devoir quitter le territoire pour certains.
Après une levée de boucliers, l'exécutif a finalement promis de "régulariser nombre de médecins étrangers", et décidé de prolonger d'un an leurs autorisations temporaires de travail, jusqu'à ce qu'ils passent la session 2024 des EVC.
Repousser le problème d'un an
La circulaire, reçue mercredi par les organisations syndicales, est "un premier pas" mais "ne fait que reporter le problème d'un an", a dénoncé jeudi Olivier Varnet, représentant de Force ouvrière, qui organisait ce rassemblement avec la CGT, l'Association des médecins urgentistes de France et le syndicat spécialisé Ipadecc.
"Les Padhue restent sur des statuts que nous qualifions d'inacceptables", précaires, mal rémunérés -généralement entre 1 500 et 2 200 euros- et "à la condition qu'ils s'engagent à passer ce pseudo-concours, au nombre de postes largement inférieur au nécessaire" pour les hôpitaux, a-t-il déploré.
Les syndicats réclament que "tous les Padhue" exerçant en France aient leur chance d'être intégrés via "une évaluation sur dossier et pas sur concours".
"On a bien compris que le gouvernement nous prolonge pour passer les Jeux olympiques. Si ça continue, on ne travaillera pas aux JO, on fera grève et si ça suffit pas, on s'en va, et on leur laisse l'hôpital", a prévenu le vice-président de l'Ipadecc, Halim Bensaidi.
Diabétologue, il exerce depuis cinq ans en Ile-de-France sous statut précaire, mais comme un médecin senior. "Dans mon service il n'y a pas de Français. Je fais tout : je prescris, je vois les patients, je note les internes", a-t-il résumé. "Soit on veut la continuité des soins, soit on veut casser l'hôpital".
Avec AFP