L’hôpital de Mayotte et les centres de soins bloqués par des collectifs, « tant que les migrants comoriens ne seront pas expulsés »

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Les accès au Centre hospitalier de Mamoudzou et d'autres établissements de soins de Mayotte sont bloqués depuis plusieurs jours par des membres de collectifs qui entendent dénoncer le refus des autorités comoriennes d’accepter les personnes expulsées du territoire dans le cadre de l'opération Wuambushu, a constaté une journaliste de l'AFP.

L’hôpital de Mayotte et les centres de soins bloqués par des collectifs, « tant que les migrants comoriens ne seront pas expulsés »

© Capture Vidéo radio damon inter 

En début de semaine, plusieurs membres du collectif des citoyens de Mayotte ont décidé d’empêcher les patients d’accéder à l’hôpital de Mamoudzou. A quelques mètres, le centre de consultations et de soins Jacaranda a, lui, totalement été bloqué en fin de semaine dernière et a fermé ses portes "jusqu’à nouvel ordre". Les blocages aux abords des dispensaires ont été constatés à Dzoumogné, au nord, à Kahani, au centre, ou encore à Pamandzi, en Petite-Terre.

Vendredi 12 mai, la direction du Centre hospitalier a indiqué dans un communiqué avoir "décidé de déclencher le plan blanc" impliquant la fermeture du CMR de Dzoumogné, à la suite d'agressions et actes de vandalisme sur le site.

"Il y a eu des affrontements dans la journée entre les forces de l'ordre et de jeunes délinquants devant le collège de Dzoumogné. En fin d’après-midi, une dizaine de jeunes ont réussi à s'introduire dans le CMR (Centre Médical de Référence) de Dzoumogné en profitant de l'entrée d'une ambulance. Ils ont voulu s’en prendre aux membres du collectif qui étaient là qui se sont réfugiés avec le personnel soignant dans les bâtiments. Il y a eu une blessée parmi le collectif", a indiqué à l'AFP Jean-Mathieu Defour, directeur général du Centre Hospitalier de Mayotte.

"Ces hôpitaux, ces dispensaires, ne nous appartiennent plus, ils sont saturés et nous sommes obligés, nous Mahorais, d’aller nous faire soigner à La Réunion", a déclaré à l'AFP Safina Soula, la présidente du collectif des citoyens de Mayotte 2018.

A l’hôpital, la plupart des consultations externes ont été reportées à la semaine prochaine

Les membres de son collectif sont déterminés à empêcher les consultations dans les centres de soins tant que le navire qui assure les traversées entre Mayotte et Les Comores, n’aura pas repris du service.

Depuis mercredi 10 mai, les collectifs locaux bloquent également le départ du ferry qui assure les trajets vers Anjouan. "Il ne transporte que des médicaments et de la nourriture, il est hors de question qu’il parte sans migrants", estime Safina Soula.

A l’hôpital, la plupart des consultations externes ont été reportées à la semaine prochaine. Dans une note d’information, que s'est procurée l'AFP, la direction demande aux soignants de ne pas entrer en contact avec le collectif, ni avec la presse.

La Préfecture n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP.

Les autorités françaises ont déployé depuis fin avril d'importants moyens pour déloger des migrants illégaux des bidonvilles de Mayotte dans le cadre de la vaste opération "Wuambushu" ("reprise" en mahorais). Quelque 1 800 policiers et gendarmes sont mobilisés.

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Les Comoriens en situation irrégulière, soit la grande majorité des sans-papiers présents dans l'archipel français de l'océan Indien, doivent être renvoyés sur l'île comorienne la plus proche, Anjouan, à seulement 70 km.

Les autorités portuaires comoriennes avaient annoncé le 27 avril que les bateaux en provenance de Mayotte étaient à nouveau autorisés à accoster, mais que ne pouvaient débarquer que les Comoriens pourvus de leur carte d'identité nationale.

Le même jour, la compagnie maritime assurant la liaison entre le département français de Mayotte et les Comores avait annoncé "suspendre les rotations jusqu'à nouvel ordre".

Avec AFP

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