L'Allemagne confrontée à une pandémie « massive » des non-vaccinés

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L'Allemagne est touchée par une pandémie « massive » des non-vaccinés, a mis en garde mercredi le ministre de la Santé Jens Spahn, appelant à un durcissement des mesures pour endiguer la quatrième vague de Covid dans le pays.

L'Allemagne confrontée à une pandémie « massive » des non-vaccinés

La « quatrième vague » de la pandémie nous frappe « de plein fouet », a déclaré le ministre de la Santé Jens Spahn, lors d'une conférence de presse, alors que la première économie européenne a vu les cas de Covid-19 remonter en flèche ces dernières semaines. « Nous connaissons actuellement une pandémie essentiellement des non-vaccinés et elle est massive », a-t-il martelé, soulignant en particulier que les lits en soins intensifs commençaient de nouveau à manquer.

« La quatrième vague de la pandémie se développe hélas comme nous le redoutions parce que le nombre de vaccinés n'est pas suffisant », a abondé le président de l'institut de veille sanitaire Robert Koch (RKI), Lothar Wieler, lors de la même conférence. Mercredi, le RKI a fait état de plus de 20.000 nouveaux cas en 24 heures, et 194 décès.

La flambée des infections intervient dans une période politiquement délicate pour l'Allemagne. Arrivés en tête des élections législatives du 26 septembre, les sociaux-démocrates visent la formation d'un gouvernement avec les Verts et les Libéraux début décembre. D'ici là, le gouvernement conservateur d'Angela Merkel, qui se retirera après 16 ans de règne, gère les affaires courantes.

« Pas de harcèlement »

La chancelière sortante avait exprimé son inquiétude ce week-end face à la situation sanitaire, déplorant une « certaine insouciance ». Les règles d'accès dans les lieux publics, restaurants ou salles de spectacle ne sont pas toujours suffisamment appliquées, a jugé M. Wieler à cet égard. Mais face à la montée actuelle de infections, leur simple respect ne suffira plus.

M. Spahn a ainsi appelé l'ensemble des régions, compétentes pour les questions sanitaires, à durcir les règles pour les non-vaccinés, en leur interdisant l'accès à certains lieux publics ou en exigeant un coûteux test PCR. Certaines, comme la Saxe à l'est ou le Bade-Württemberg ont ou sont sur le point de mettre en œuvre de telles mesures. « Il ne s'agit pas de harcèlement » contre les non-vaccinés, mais « d'éviter une saturation du système de santé », a-t-il souligné.

Les hospitalisations de patients atteints du Covid ont augmenté de 40% en l'espace d'une semaine, selon la Société des hôpitaux allemands. En soins intensifs, la hausse atteint 15%. Afin de protéger les résidents des centres pour personnes âgées, M. Spahn a appelé aussi à des tests obligatoires pour tous les visiteurs, y compris pour les personnes vaccinées ou guéries.

Troisième dose

Récemment, 66 des 83 résidents d'une maison de retraite de Mecklembourg-Poméranie (nord) ont été contaminés et 14 sont morts, après une vague d'infection probablement déclenchée par l'organisation d'une fête début octobre.

Les responsables ont instamment encouragé les réticents à se faire vacciner. Selon les derniers chiffres du RKI, 55,6 millions de personnes ont reçu deux doses de vaccins, soit 66,8% de la population. « Les non-vaccinés ont un risque élevé de s'infecter dans les mois à venir, et que certains soient gravement malades », a prévenu M. Wieler. Mais les convaincre n'est pas tâche aisée.

Un sondage Forsa commandé par le ministère de la Santé a révélé récemment que 65% des personnes non vaccinées interrogées ne veulent « en aucun cas » recevoir le vaccin. 23% se sont dites « peu disposées ».

Le ministre de la Santé a également de nouveau plaidé pour une accélération et une généralisation des vaccinations de rappel, actuellement conseillée pour les plus de 70 ans par la commission vaccinale, six mois après la première vaccination. Pour les plus âgés, recevoir cette troisième dose de vaccin est urgent, a souligné Leif Erik Sander, immunologiste de l'hôpital Charité à Berlin. « Nous études montrent qu'environ 40% des gens de plus de 70 ans n'ont plus d'anticorps neutralisant le variant Delta du virus six mois après leur vaccination », a-t-il mis en garde.

Avec AFP

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