Le dépistage de l'hépatite B, la syphilis, l'infection à chlamydia et la gonorrhée sera dès lors remboursé à 100% par l'Assurance maladie sans ordonnance pour ce public, peut-on lire dans un arrêté paru au Journal officiel mardi et qui détaille les modalités de prise en charge.
La mesure avait été annoncée en septembre 2022 et inscrite dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2023, renvoyant à un futur arrêté pour préciser la liste des IST concernées.
Le dépistage du VIH (virus de l'immunodéficience humaine) était déjà accessible gratuitement en laboratoire sans ordonnance depuis janvier 2022.
A son arrivée au laboratoire, le patient se verra remettre un questionnaire pour permettre au biologiste médical "d'orienter le patient vers les dépistages les plus pertinents, (...) au regard de ses pratiques sexuelles", précise l'arrêté. En cas de résultat positif, le biologiste médical recevra le patient ou l’appellera par téléphone pour l'orienter vers une structure de soins adaptée.
L'ECDC alerte sur l'augmentation inquiétante des IST en Europe
Quelque 2,6 millions de personnes ont bénéficié au moins une fois d’un dépistage remboursé d’une infection à Chlamydia trachomatis, 3 millions d’un dépistage d’une infection à gonocoque et 3,1 millions d’un dépistage de la syphilis en 2022, selon les dernières données publiées fin novembre 2023 par Santé publique France.
Depuis le début des années 2000, les IST d'origine bactérienne recommencent à augmenter dans les pays occidentaux, après un recul lors des 20 années précédentes dans le sillage de l'épidémie de sida.
En mars, le centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) a alerté sur l'augmentation "inquiétante" des IST en Europe.
En 2022, les cas de gonorrhée ont bondi de 48%, avec 70.881 cas dans l'Union européenne, ceux de syphilis accusent une hausse de 34% (35 391 cas) et ceux de chlamydia de 16% (216 508 cas), selon le rapport annuel de l'agence.
Avec AFP